Discours d’Adrien Welsh, Secrétaire général de la Ligue de la jeunesse communiste du Canada à l’occasion de la commémoration des 46 ans du Coup d’État militaire du Général Augusto Pinochet.
Les impérialistes et les capitalistes aimeraient tellement que nous ayons la mémoire courte! Ils aimeraient qu’on ne se rappelle que « leur » 11 septembre, le 11 septembre 2001, celui qui a permis à George Bush et ses alliés (incluant le Canada) d’armer de plus belle l’impérialisme occidental, de l’engager dans une guerre contre le terrorisme qui s’est avérée très rapidement n’être qu’un justificatif pour une nouvelle croisade de l’impérialisme visant à asservir les peuples du monde. Les peuples d’Afghanistan, d’Irak, de Libye, de Syrie, du Mali, etc. y ont tous goutés.
Les impérialistes ne veulent pas qu’on se rappelle les près de 40 000 torturés et plus de 3000 morts du régime de Pinochet. Ils ne veulent pas non plus qu’on se rappelle qu’avant d’en faire une théorie économique enseignée dans les universités les plus prestigieuses, les Chicago Boys, dont Milton Freedman, ont utilisé le peuple chilien comme rats de laboratoire pour valider leurs postulats avant de les imposer aux peuples du monde à travers le FMI, la Banque mondiale et autres institutions impérialistes, l’Union européenne et autres accords dits de libre-échange n’étant pas en reste.
Commémorer le 11 septembre relève d’un devoir de mémoire. Or, il ne s’agit pas d’un devoir de mémoire figé dans le passé : le 11 septembre 1973 représente toujours de véritable visage de l’impérialisme occidental, aujourd’hui plus que jamais.
En effet, l’impérialisme n’a jamais désarmé et ne désarmera jamais devant ceux et celles qui s’en prennent à son hégémonie. C’est là sans doute la plus importante leçon à tirer du 11 septembre 1973. Pour s’en convaincre, demandons au peuple vénézuélien, dont 40 000 personnes sont mortes à cause des sanctions états-uniennes. Demandons au peuple syrien qui continue de résister depuis 2011 à la fois contre le cheval de Troie de l’impérialisme qu’est Daech et contre les tentatives de différentes forces de la région visant à imposer un « changement de régime » et de balkaniser le pays et la région. Pensons également au peuple irakien qui pleure plus de 21 000 morts depuis l’invasion de 2003. Pensons enfin aux peuples palestinien, iranien, cubain ou coréen dont le crime n’aura été que d’aspirer à se développer selon leur propre volonté et défendre leur droit à la souveraineté.
Portons également une pensée spéciale, en cette journée de commémoration du 11 septembre 1973, aux peuples latino-américains qui, hier unis, sont aujourd’hui victimes, comme l’a été le peuple chilien, à la fois des bourgeoisies locales revanchardes et de l’impérialisme de plus en plus agressif qui ne recule devant rien pour imposer une nouvelle version de la doctrine Monroe. C’est ainsi que les Brésilien-nes se sont trouvés aux prises de Bolsonaro, que Fernando Lugo a dû céder sa place au Paraguay de la même façon que Mel Zelaya a été déposé au Honduras et que « mashi » Rafael a cédé sa place à Lenin Moreno qui gouverne aujourd’hui l’Équateur en obéissant au doigt et à l’œil de l’impérialisme occidental.
Aujourd’hui, les élections fédérales ont été officiellement déclenchées, et je suis prêt à parier que la politique internationale ne sera que peu ou prou discutée. Pourquoi? Sans doute parce que tous les partis qui représentés au Parlement (y compris le NPD, les Verts et le Bloc) défendent d’une façon plus ou moins ouverte la barbarie impérialiste.
Mais ça, c’est sans compter sur l’action des candidat-es et militant-es communistes qui, j’en fais serment, profiteront de la campagne électorale (et nous continuerons bien au-delà du 21 octobre) pour placer tous les candidat-es des autres partis devant leurs contradictions. Nous, communistes, serons les candidat-es de la paix et de la solidarité internationale, mais aussi de la transformation sociale, car l’un est indissociable de l’autre.
En effet, loin d’être une question accessoire aux luttes locales, la question de la solidarité internationale, de la lutte contre l’impérialisme en est partie prenante, car il s’agit, en définitive, de faire primer l’unité de la classe ouvrière, des peuples et des masses populaires du monde entier contre leur ennemi commun, l’impérialisme, qui, du reste, ne s’en prend pas seulement aux peuples du monde entier, mais aussi aux peuples d’ici, en particulier les peuples et nations autochtones.
En effet, aucun peuple, aucune nation ne bénéficient à long terme de l’impérialisme. Ici, les salarié-es voient une partie de leur salaire détourné pour les sales guerres de la classe dirigeante tandis que les étudiant-es sont les premiers appelés à servir de chair à canon. En effet, qui sont ceux qui seront amenés à payer pour les dizaines de milliards de dollars d’augmentation du budget militaire? Qui pâtira de la réduction des investissements en infrastructures et en programmes permettant de lutter efficacement contre les changements climatiques?
Car oui, on parle beaucoup d’environnement – avec raison : la crise climatique est l’un des plus importants impératifs de notre temps. Mais en plus de cette crise, nous faisons face à un danger non moins considérable : celui de guerre mondiale ou de conflit globalisé si nous, travailleur-euses, étudiant-es, jeunes, hommes, femmes, progressistes ou démocrates ne nous unissons pas contre la bourgeoisie hégémonique, parasitaire et exploiteuse; notre ennemi principal, l’ennemi principal des peuples du monde entier. Car sans notre résistance, il ne fait aucun doute que le fascisme, le racisme, les guerres et l’impérialisme auront de beaux jours à l’horizon.
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