Alla
matina, mi son svegliata, o bella ciao bella ciao bella ciao ciao ciao...
Voici les premiers vers d’une chanson connue
internationalement. Reconnue comme hymne de la Résistance du peuple italien
contre la fascisme, Bella Ciao est entonnée par pratiquement tous les progressistes qui s'identifient à
ce chant traduit en une soixantaine de langues, que ce soit
en italien, français,
anglais ou en arabe par exemple. Mais
quelle en est l’origine ?
Si les versions sont nombreuses, dans
plusieurs langues et avec plusieurs mélodies, il reste que la version qui
semble faire école à travers le monde est, à peu de différences près, celle de Banda Bassoti (qui a
participé au 18e Festival mondial de la jeunesse et des étudiants à
Quito en 2013), des Modena City Ramblers ou de Maro Calliari, c’est à dire la version des partisans, la version partigiana.
Pourtant, peu sont ceux et celles qui savent
qu’à la base, Bella Ciao serait
dérivée d’une mélodie klezmer, donc juive d’Europe de l’Est, composée par Mishka
Ziganoff: Koilen. Aussi peu nombreux sont ceux qui connaissent une autre version italienne, sans doute précédente à la version partigiana, il s’agit de celle des Mondine,
femmes travailleuses saisonniaires dans les rizières des plaines padanes et
veneto-frioulanes du nord de l’Italie. Dans cette version, la
mélodie est semblable à la version des partisans, mais le texte en est
différent principalement en ce sens qu’il se consacre principalement aux
difficiles conditions de travail de ces femmes exploitées dans les rizières du
nord de l’Italie, comme en témoigne la conclusion du chant : « ma verra un giorno che tutti quanti lavoreremo
in libertà » (un jour viendra où tous et toutes, nous pourrons travailler en liberté). La préséance de cette version sur celle du chant
partisan est encore discutée, mais il semble que ce serait la trouvère Giovanna
Daffini, engagée dans la Résistance italienne lors de la 2e
Guerre mondiale, qui aurait popularisé ce chant appris de son grand-père
auprès des Résistants du nord de l’Italie. C’est ainsi que ce chant de
travail, avec quelques modifications au texte, se serait ajouté aux
hymnes de la résistance anti-fasciste.
De là, comment en vient-on à un hit que la gauche internationale a fait
sien ?
Il faut d’abord savoir que Bella Ciao n’était connu que d’un groupe
assez restreint de résistants du nord de l’Italie. Lors de la 2e
Guerre mondiale, le chant de ralliement de la Résistance était plutôt Fischia il Vento,
entonné sur l’air de Katioucha, donc ostensiblement pro-soviétique. Selon
plusieurs en effet, Bella Ciao n’était
connu que d’une minorité de résitant-e-s et de militant-e-s anti-fascistes, en
particulier des communistes.
Il faut donc attendre le 1er
Festival de la jeunesse et des étudiants, tenu à Prague en 1947, pour que la
jeunesse démocratique et progressiste du monde, triomphante de la barbarie fasciste et nazie, entonne ce chant anti-fasciste.
Si la jeunesse communiste et anti-impérialiste avait déjà fait sienne cette chanson dans les années d’après guerre, Bella ciao reste un chant lié à une mouvance politique. Il faut alors attendre le début des années 1960 pour que ce chant, notamment grâce à la version d’Yves Montand (militant de la jeunesse communiste jusqu’en 1968), connaisse un succès mondial.
Si la jeunesse communiste et anti-impérialiste avait déjà fait sienne cette chanson dans les années d’après guerre, Bella ciao reste un chant lié à une mouvance politique. Il faut alors attendre le début des années 1960 pour que ce chant, notamment grâce à la version d’Yves Montand (militant de la jeunesse communiste jusqu’en 1968), connaisse un succès mondial.
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