samedi 7 octobre 2017

Opinion : Le problème de l'ASSÉ



JM publie une lettre qui lui a été envoyée à la suite du congrès de L'ASSÉ en fin de semaine dernière.

Wauki Wayra

L'Association pour une Solidarité Syndicale Étudiante à tenu pendant la fin de semaine du 30 septembre au 1 octobre son congrès automnal. Lors de ce congrès, beaucoup de sujets sont ressortis et un plan d'action étoffé a vu le jour : la campagne féministe annuelle bat son plein en plus d'entreprendre une manifestation le 12 novembre prochain sur une base solidaire et antiraciste. Ce congrès a mobilisé l'attention des médias, chose qui n'était pas arrivée depuis longtemps. Malheureusement, ce fut en raison d'une nouvelle plutôt sombre : une motion pour la dissolution de l'ASSÉ avait été déposée.

La motion de dissolution a heureusement a été défaite. Reste que l'ASSÉ ne va pas bien. Ses structures se vident. Les actions qu'elle organise ne mobilisent que peut de militantes et militants. L'ASSÉ semble être à bout de souffle. Plusieurs échos résonnent encore dans ma tête. Nous sommes au congrès : comment se fait-il que si peu de délégations se sont présentées. Nous avions tout juste le quorum! Si quelqu'un partait, s'en été fini!

Comment un moteur d'unité, une organisation nationale qui a accompli ce que nous savons en 2005 et en 2012 peut-elle avoir autant de misère à mobiliser ses membres? À mon avis, le problème en soi de l'ASSÉ n'est pas dans sa structure ou sa motivation objective, non, le problème c'est que l'ASSÉ c'est éloigné de son mandat premier : défendre les étudiantes et les étudiants et la gratuité scolaire.

L'association en soi n'est presque plus reconnue, on ne voit que l'enveloppe sans même regarder le message. Je m'explique. En congrès, nous proposons, votons, pensons et agissons selon nos mandats d'association. C'est-à-dire que nous représentons un ensemble d'étudiantes et d'étudiants. Le problème de l'ASSÉ, c'est de vouloir imposer une vision du militantisme, du féminisme, du progrès... Jusqu'ici, tout va bien, mais pour combien de temps? En soi, de faire de l'éducation citoyenne, militante et engagée est respectable et je ne tente en aucun cas d'amoindrir le travail de moine que certaines et certains ont pu faire. Il est cependant primordial de constater un échec de la pratique.

Plusieurs pensent qu'un plancher doit rester entier, que les délibérations doivent avoir lieu entre délégations et non entre individus. Il ne faut pas rejeter le blâme sur ceux et celles qui coordonnent le congrès, mais se pencher sur le rôle des associations. En effet, nous avons très mal préparé ce congrès : très peu d'associations ont voté des mandats en assemblée générale départementale, donc, très peu de débats ou très peu d'orientations proposées par le plancher, outre la manifestation du 12 octobre. La démocratie de l'ASSÉ est mise à mal.

Enfin, la contradiction entre centralisation et décentralisation bat son plein. Alors que nous avons tous besoin de nous mobiliser sur le terrain et de FAIRE avancer la lutte, nous continuons de patiner dans des procédurites et des camps de formation (pareil à ceux qu'on a déjà assister) déguisés. Le problème de l'ASSÉ, c'est la division. Il y a une solution, bien qu'elle ait été fantôme pendant le congrès : revenir à notre mandat pour la gratuité scolaire... Nous avons oublié ce que c'est que l'ASSÉ, mais nous y reviendrons! Assos de toutes facultés, unissez-vous!


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