Cette année marque le 130e anniversaire des évèenements de Haymarket Square à Chicago. Réclamant la réduction du temps de travail quotidient à huit heures, les ouvriers de l'usine agricole McCormick se sont mobilisés et ont organisé une grève massive le 1er mai de cette même année. En réaction, les policiers ont chargé les manifestants rassemblés et d'importants affrontements s'en sont suivi. La plupart des dirigeants grévistes ont été condamnés à la pendaison un an plus tard.
À l'initiative de la IIe Internationale réunie à Paris en 1889, le 1er mai devient une journée de manifestation ouvrière. Cette date est donc l'occasion pour les travailleurs de se mobiliser en masse et de réclamer leurs droits.
Même si aujourd'hui, au Québec et au Canada, la journée de travail de huit heures semble la norme - une concession obtenue à la suite d'âpres luttes - il reste que nous devons rester mobilisés contre les politiques d'austérité que les tenants du néolibéralisme tentent de nous imposer, contre les visées bellicistes et impérialistes des grandes compagnies canadiennes, contre les traités de libre-échange (notamment le TPP qui, s'il est ratifié, entérinera la perte de 58 000 emplois au pays), contre les traités d'armement, mais pour un retrait immédiat de l'alliance criminelle qu'est l'OTAN, contre la privatisation galopante des services publics, pour l'accès à une éducation publique, de qualité, gratuite et universelle.
Au Québec, le Premier mai est l'occasion pour le gouvernement provincial de hausser (ou pas) le salaire minimum. En mars dernier, lors du dépôt du budget, le ministre Leitao semblait dire que la «rigueur budgétaire» (soit l'austérité) était chose du passé. Pour preuve, le salaire minimum passe aujourd'hui à 10, 75$ l'heure, soit une augmentation de... 1,9%! Poussant la provocation à son paroxisme, il soutient qu'il s'agit d'une hausse supérieure au taux d'inflation qui est de 1,5%...
Les faits sont pourtant clairs: un individu rémunéré au salaire minimum, s'il travaille à raison de 40h semaine, perçoit un salaire inférieur de 10% au seuil de faible revenu. Contrairement à ce que l'on serait porté de croire, les employés à salaire minimum ne correspondent pas simplement à quelques jeunes décrocheurs: 450 000 personnes touchent un «bas revenu» et la moitié d'entre elles possède un diplôme postsecondaire.
130 ans après les évènements de Chicago, la mobilisation est plus que nécessaire tant au Québec qu'au Canada et que partout à travers le monde. Encore aujourd'hui, les travailleurs doivent se mobiliser pour faire faire fléchir le pouvoir des entreprises et imposer leurs revendications, qui sont celles de la jeunesse, des étudiants et des masses populaires en général; des femmes victimes de la double exploitation (celle du patriarcat comme celle de travailleuses), des peuples autochtones et des migrants. Il s'agit, en bref, des revendications de la majorité, du «99%» dépossédé de ses richesses et aliéné par le «1%».
Voici reproduite la déclaration de la Ligue de la jeunesse communiste du Canada à l'occasion de la journée internationale des travailleurs:
Le premier Mai
est le jour de célébration et de la lutte des travailleurs et travailleuses du
monde. C’est le jour où nous brandissons haut le drapeau rouge du socialisme.
Par sa nature,
le capitalisme génère et intensifie le chômage de masse, la pauvreté, le
chauvinisme national, le racisme, les inégalités de sexe, la destruction
environnemental et la guerre. 130 ans après les événements qui ont inspiré la
première journée international des travailleurs et travailleuses, ce jour est
plus important que jamais dans l’histoire.
Considérez ce
qui suit :
- Les 62 personnes les plus riches du monde ont une fortune égale à la moitié de la population mondiale.
- Les victimes de la «guerre contre le terrorisme» au Moyen-Orient et en Asie Centrale se situent entre 1,3 et 2 millions depuis Septembre 2001.
- 80% des réserves de pétrole actuelles ne peuvent être exploitées sans provoquer une catastrophe écologique.
- Au Canada, pour chaque dollar reçu par un homme, les femmes ne reçoivent que 71 cents; les femmes racisées, 64 cents ; et les femmes autochtones, 46 cents.
Ceci prouve
bien que le capitalisme EST la guerre, la crise et la barbarie. Il n’y a pas de
version du capitalisme qui soit «humaine» : c’est un système qui repose sur
l’exploitation de la classe ouvrière. La seule façon de considérer le peuple et
la nature avant les profits demeure le socialisme. Pour y parvenir, nous luttons
pour un progrès social immédiat et bâtissons la riposte de la classe ouvrière
vers une nécessaire et révolutionnaire rupture du capitalisme.
Malgré le
progrès que constitue la défaite du gouvernement Harper en automne dernier, le
Canada continue sur le chemin de l’austérité, la destruction environnementale,
le colonialisme et la guerre. Par exemple, le gouvernement Trudeau a décidé
d'aller de l'avant avec le Partenariat Trans-Pacifique (PTP, TPP en Anglais), a
agrandit le rôle du Canada dans la guerre impérialiste en Irak, a signé le plus
grand accord de vente d’armes de l’histoire avec la monarchie Saoudienne
ultraréactionnaire et s’est engagé à construire des oléoducs de pétroles et de
gaz. Bay Street est toujours aux commandes d’Ottawa.
La YCL-LJC du
Canada est solidaire avec les luttes actuelles des mouvements de jeunes et
d’étudiant-e-s. En ce jour du 1er mai 2016, nous réitérons nos demandes pour :
— Mettre fin
aux implications Canadiennes dans les guerres d’agression impérialistes,
incluant le retrait de toutes troupes de l’Iraq, de la Syrie et un retrait de
l’OTAN. Nous disons bienvenue aux réfugiés!
— Une
augmentation immédiate du salaire minimum par les gouvernements provinciaux et
fédéral à 15 $/heure comme le demande la campagne 15h+ et, à long terme, à 20$
l’heure ainsi que l’interdiction de salaires de misère.
— Que les
gouvernements s’engagent à mettre fin au racisme systémique, à appliquer le
contrôle civil des forces policières, le désarmement de la police et
l’incarcérer les policiers meurtriers. Nous exprimons notre solidarité avec le
mouvement Black Lives Matter et tous ceux combattant le racisme et la
xénophobie; nous demandons que soient punis les crimes haineux.
— La fin du
blocus illégal des É.-U. contre l’état socialiste Cubain, la restitution de
Guantanamo aux peuple cubain et pour la fin de l’interventionnisme étatsuniens
en Amérique Latine.
— Une
éducation publique et gratuite à tous les niveaux, de qualité et émancipatrice.
L’éducation est un droit, pas un privilège!
— Le respect
de la souveraineté et le droit à l’autodétermination des peuples autochtones.
Pour le démantèlement du colonialisme et du génocide en cours. Justice pour
Attawapiskat et solidarité avec le mouvement Occupy INAC (mouvement d'occupation des bureaux du ministère des Affaires indiennes et du Nord)!
La YCL-LJC du
Canada lutte pour la paix, la solidarité et le socialisme.
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