dimanche 5 juillet 2015
Le mouvement BDS – Une rétrospective des dix ans de BDS
Le mardi 7 juillet 2015
18h30 à 21h
CSU Lounge
Université Concordia
1455 de Maisonneuve Ouest, 7e étage
(Metro Guy-Concordia)
https://www.facebook.com/events/1602692253339625/
Il y a dix ans, le 9 juillet 2005, la société civile palestinienne lançait une campagne invitant au boycottage, au désinvestissement et aux sanctions (BDS) contre Israël jusqu’à ce qu’il respecte les lois internationales et les principes universels des droits humains.
Depuis, tout en connaissant un appui grandissant, l’appel lancé par la société civile palestinienne a connu un succès mondial, mais aussi localement. À ce propos, plus près de chez nous, plusieurs syndicats, organisations, groupes, artistes (les 500 artistes de Montréal contre l’apartheid), chercheurs.euses, associations étudiantes et d’autres regroupements ont adopté un mandat BDS et l’ont soutenu à travers plusieurs campagnes.
Sur la scène internationale, les succès de BDS sont nombreux. Du désinvestissement de plus de 20 millions de dollars de l’Église presbytérienne du Canada, aux désinvestissements européens dans les banques israéliennes, aux artistes ayant boycotté.es les spectacles sur le territoire israélien à la fermeture d’une usine illégale de Sodastream dans une colonie de Cisjordanie (pour plusieurs autres réussites, consulter http://www.bdsmovement.net/victories).
Alors que l’occupation se perpétue dans la violence, que le racisme se propage en Israël et que l’État israélien continue d’empêcher les réfugié.e.s de rentrer chez eux et elles, la campagne BDS a réussi à miner la réputation d’Israël au sein de l’opinion publique. De fait, les dix ans du mouvement BDS représente une menace pour Israël.
Cette conférence offrira des réflexions sur les différentes campagnes BDS et leurs retombées, tant sur la scène internationale que nationale. Les conférenciers.ières évalueront de manière critique les succès et discuteront de l’avenir du mouvement. Cette discussion prendra également en considération le contexte politique canadien alors que le gouvernement Harper tente de criminaliser toute opposition à Israël, incluant les efforts de ceux et celles qui soutiennent BDS.
Pour la Justice, la Liberté et l’Égalité !
Invité.e.s :
La soirée sera animée par Amy Darwish, une membre de longue date de Tadamon!, un des groupes ayant participé à la campagne BDS à Montréal depuis 2005.
Samia El-Botmeh est professeure invitée de l’Université Birzeit. Samia siège sur le comité pilote de la Palestinian Campaign for the Academic and Cultural Boycott of Israel (PACBI), une des organisations fondatrices du mouvement BDS.
Mostafa Henaway a été impliqué au sein de Tadamon! depuis 2005-2006. Il a donc été une des figures centrales de la première conférence BDS à Montréal en 2010, tout en collaborant à d'autres activités ayant permis le développement de ce mouvement à Montréal et au Québec. En tant qu'organisateur communautaire pour le Centre des Travailleurs et Travailleuses Immigrantes (CTI) et membre montréalais de Tadamon!, Mostafa a résidé à Montréal jusqu'en 2014 et vit présentement à Berlin. Il est l'auteur du zine Capitalism on Edge : the Crisis that came and the crisis yet to come. Il participera à la discussion par Skype ou à l'aide d'une présentation vidéo.
Zahia El-Masri est née en tant que réfugiée palestinienne au Liban. Elle travaille et milite principalement autour des enjeux liés à la justice sociale, aux communications interculturelles et à la consolidation de la paix par la reconnaissance. Zahia a participé au sein de nombreuses tables de discussion et conférences interculturelles et interconfessionnelles sur la Palestine.
Zahia a oeuvré au sein d’une grande variété de projets de développement et de promotion de la paix. Elle détient une maîtrise en politique publique et administration publique, ainsi qu’un diplôme d’études supérieures en théologie religieuse et en éthique théologique. Elle travaille présentement au sein de ROMEL, une ONG spécialisée dans les logements sociaux pour toutes les communautés culturelles et immigrantes, en axant sur le processus d’intégration par l’autonomisation.
Un retour dans le passé :
-- CKUT Radio: Boycotting Israeli Apartheid :: From South Africa to Palestine, http://www.tadamon.ca/post/250 (2006)
-- Israeli Apartheid: Racism, Occupation & Discrimination: A public talk on Israeli Apartheid with Jamal Juma’a of the International Stop the Wall Campaign.
http://www.tadamon.ca/post/249 (2006)
-- Five-year of BDS celebration in Montreal: http://www.tadamon.ca/post/8445
La traduction par chuchotage (anglais vers le français et français vers l'anglais) serait disponible.
Pour tout ceux et celles qui observent le Ramadan, veuillez noter que la nourriture sera fourni après 20h30.
Organisé par Tadamon! en collaboration avec le syndicat d’étudiant.e de l'Université Concordia (CSU)
Appuyé par BDS Quebec, SPHR McGill
http://www.tadamon.ca/langswitch_lang/fr/
samedi 4 juillet 2015
Communiqué de la Ligue des droits et libertés
36 manifestant.e.s seront représenté.e.s par la Commission des droits de la personne contre la ville de Québec
QUÉBEC, le vendredi 3 juillet 2015 –
Trente-six manifestant.e.s arrêté.e.s sur la Grande-Allée à Québec, le
27 avril 2012, lors d’une manifestation féministe contre la hausse des
droits de scolarité remportent une première victoire. Ils et elles
avaient porté plainte à la Commission des droits de la personne (CDPDJ) en octobre 2012. Après enquête, la Commission
conclut que les personnes arrêtées alors qu’elles manifestaient de
manière pacifique ont fait l’objet de discrimination fondée sur des
convictions politiques (profilage). Les manifestant.e.s, ainsi que la Ligue des droits et libertés, section de Québec (LDL-Qc) qui supporte la démarche, accueillent avec enthousiasme la décision de la CDPDJ.
Un point de presse aura lieu lundi 6 juillet à 10h30 au Tam Tam Café (421, rue Langelier à Québec). Des manifestant.e.s arrêté.e.s et le représentant de la LDL-Qc seront présent.e.s pour répondre aux questions des journalistes.
Reconnaissance du profilage politique
Affirmant que le Service de police de la ville de Québec
a porté atteinte aux droits fondamentaux des manifestant.e.s, la CDPDJ
décide de défendre leur cause devant le Tribunal des droits de la
personne. Rappelons que 81 personnes avaient été arrêtées à cette
occasion. « Le profilage politique trouve maintenant sa place auprès du
profilage racial et du profilage social aux yeux de la Commission »
explique Sébastien Harvey, coordonnateur de la LDL-Qc. « Il s’agit d’une
étape historique qui ouvre le chemin à sa reconnaissance par les
tribunaux ».
Le profilage politique est en effet
difficile à prouver par des faits isolés. Ce sont les statistiques qui
en révèlent la sévérité. Depuis cinq ans, le nombre d’arrestations liées
à l’expression d’opinions politiques a connu une augmentation
inquiétante au Québec. De 2011 à 2014, la LDL a répertorié 5895
arrestations pour tout le Québec. Du 15 mars au 1er mai 2015 seulement,
ce sont 1006 arrestations pour les seules villes de Montréal et Québec.
87% de ces arrestations ne sont pas de nature criminelle, mais
concernent des infractions à un règlement municipal ou au Code de la
sécurité routière.
Rappel à l’ordre pour les municipalités et leurs services de police
Cette décision de la Commission des droits de la personne
est un rappel pour toutes les municipalités du Québec à l’effet que les
citoyen.ne.s ont le droit d’exprimer leurs opinions politiques dans la
rue, qu’elles plaisent ou non aux autorités, aux Services de police ou à
leurs concitoyen.ne.s.
Pour Jocelyne Dufour, une des
plaignantes, la reconnaissance du profilage politique par la Commission
est une excellente nouvelle: « On subit un climat de répression
policière constante au Québec depuis des années et c’est la première
fois qu’on reçoit un appui aussi important. Ça devrait redonner courage à
toutes les personnes qui continuent d’être arrêtées pour avoir défendu
leurs idées dans la rue. »
Jerónimo de Sousa, SG du PCP, rencontre la communauté portugaise de Paris
«Si on lutte, on ne gagne pas toujours, mais si on ne lutte pas, on est sûr de perdre»
Par Adrien Welsh
Responsable de la commission international de la YCL-LJC
«Eles
comem tudo e não deixam nada» comme le chantait Zeca
Afonso (le compositeur du fameux hymne de la Révolution d’Avril, Grândola Vila Morena). C’est
probablement la meilleure façon de décrire la situation actuelle au Portugal.
Une traduction plausible serait: «ils mangent tout mais ne laissent rien»,
faisant référence aux «vampires» capitalistes qui imposaient une chape de plomb
au pays notamment à travers une dictature fasciste qui s’est étendu de 1926 à
1974.
Bien qu’il y a aujourd’hui 41 ans qu’avec
le concours des communistes, la dictature de l’Estado Novo ait été déchue et
que le Portugal se soit doté d’une des Constitutions les plus progressistes
d’Europe, ce pays est certainement l’un des plus touchés par les plans de
restructuration voulus par les nouveaux «vampires» de la «Troika» (Union
européene, Banque centrale européenne et Fonds monétaire international).
En 2013, plus de 128 000 Portugais ont
préféré quitter leur pays, et leur nombre ne cesse d’augmenter année après
année. En France seulement, ils sont plus d’un million et demi, soit environ
15% de la population du Portugal.
C’est pour cette raison qu’en vue des élections
législatives et présidentielles qui se tiendront en septembre et octobre
prochains, Jerónimo de Sousa, secrétaire général du Parti communiste portugais
s’est déplacé à Puteaux en région parisienne pour rencontrer la communauté
portugaise. Cette rencontre avait pour objectif de discuter des problèmes auxquels
sont confrontés les Portugais émigrés et de les intégrer à la plate-forme
électorale définitive du PCP (dont les grandes lignes ont été dévoilées le 26
mai dernier).
Parmi les thèmes discutés entre les 23
associations présentes et le Secrétaire Général du PCP, celui du manque de
reconnaissance des immigrants portugais tant par les gouvernements français que
portugais a été le plus récurrent. Jerónimo de Sousa a identifié cette
situation comme corollaire des coupes successives dans les services publics et
la «déresponsabilisation de l’État», produit des différentes politiques de
droite appliquées depuis 38 ans.
Ces quatre dernières années, environ 400
000 emplois ont été supprimés, gonflant le taux de chômage à 14%. En
conséquence, les chiffres officiels estiment qu’il existe 2,5 millions de
pauvres ou en voie de le devenir. À tout ça il convient d’ajouter les coupes de
salaires, dans les pensions de retraite, dans les services sociaux, la santé,
etc. Et comme partout, ce sont les jeunes qui en sont le plus durement touchés.
Cette situation n’est pas un «châtiment
divin», pour reprendre les termes du dirigeant communiste. Ce n’est pas non
plus parce que les Portugais auraient vécu «au-dessus de leurs moyens»,
gonflant ainsi la dette publique du pays, que toutes ces coupes budgétaires ont
été appliquées. Il s’agit au contraire d’une politique concrète et concertée de
la part des gouvernements successifs qui s’est avérée de plus en plus dure à
partir de la signature du «pacte d’agression» voulu par la Troïka il y a quatre
ans.
Malgré le rôle important de la Troïka et de
l’UE dans ce processus, Jerónimo de Sousa a insisté sur l’analyse du PCP qui
affirme que la plus grande part de responsabilité incombe au gouvernement
portugais, contrairement à ce que prétendent certains. D’ailleurs, les
politiques du mémorandum continuent à être appliquées malgré que celui-ci soit
arrivé à échéance il y a près d’un an.
Quant à l’atteinte de son objectif
principal, soit éviter la banqueroute du pays, l’hypocrisie des dirigeants est
à souligner. La signature du pacte d’agression n’a fait qu’empirer les choses:
le Portugal est, aujourd’hui plus que jamais, dépendant et endetté. Depuis
2008, ce sont 160 milliards d’euros qui ont été alloués dans le paiement des
seuls intérêts de la dette. À cette somme s’ajoutent les millions d’euros
alloués aux plans de sauvetage des différentes institutions financières.
Ensuite, le camarade de Sousa a étayé les
grands axes du programme du PCP et de la CDU (coalition électorale entre les communistes
et les verts) pour les élections prochaines, soulignant qu’elles auront un
impact des plus importants pour l’avenir du pays. En effet, le Portugal se
trouve confronté à un dilemme: «poursuivre avec politique qui mène au désastre»
ou opter pour une rupture radicale.
Pour le PCP, il ne fait aucun doute que la
seule façon de se sortir de cette situation intenable passe par une rupture
avec cette politique de droite au service de l’UE et des grands groupes
financiers. Les communistes revendiquent donc une opposition de front, une
politique «patriotique et de gauche», au service du peuple, des travailleurs et
qui sera porteuse des valeurs de la Révolution d’avril.
Elle passe entre autres par une
renégociation de la dette, par la défense des acquis sociaux, des salaires et
des pensions de retraite, par la défense des droits constitutionnels comme le
droit à l’enseignement public et gratuit (y compris pour les Portugais résidant
à l’étranger) ainsi qu’à la santé. Un autre point important de cette politique
consiste en l’investissement public dans les secteurs productifs de l’industrie
nationale plutôt que de l’offrir en cadeaux aux banques et aux grands groupes
monopolistes. Pour y a arriver, les communistes insistent sur l’importance de
nationaliser les banques et taxer les transactions financières.
Concernant la possibilité d’une
participation au gouvernement, la position du PCP est claire. Il ne s’agit pas
d’une position de principe, mais plutôt de savoir quels intérêts seront pris en
compte. Le PCP est prêt à prendre part au gouvernement, du moment que celui-ci
travaille dans les intérêts de ceux qui travaillent et de ceux qui ont
travaillé. Pour l’instant toutefois, tant le PS que les formations de droite
(PSD, CDS, PP) s’entendent sur les grandes lignes et ont une part de
responsabilité égale dans la politique de droite incrémentée jusqu’ici. Aucune
alliance n’est donc possible.
Cette rencontre a ainsi été l’occasion de
prouver que le Portugal peut aspirer à un avenir meilleur; mais sans une rupture
de fond avec tous les acteurs coupables de la situation catastrophique que vit
le pays, aucune amélioration des conditions de vie des travailleurs et du
peuple en général n’est possible. Cette politique de rupture, seuls le Parti
communiste portugais et son alliance électorale, la CDU, la portent et quel que
soit le résultat électoral, il n’est pas question de s’en soustraire. «Si on
lutte, on ne gagne pas toujours, mais si on ne lutte pas, on est sûr de
perdre»; telle a été la conclusion de Jerónimo de Sousa.
La lutte pour le progrès, justice sociale
et la démocratie avancée en vue du socialisme, le PCP n’est pas près de
l’abandonner. «Le PCP est un parti avec une longue histoire de cohérence [...]
qui ne travaille pas pour ses propres intérêts, mais pour les intérêts du
peuple avec qui il combat en permanence et pas seulement lorsqu’il s’agit de
réclamer des voies.»
Le PCP a lancé sa campagne électorale plus
tôt en juin en organisant une marche nationale «La force du peuple» à laquelle
se sont joints plus de 100 000 manifestants à Lisbonne. Un message important qui rappelle à quel
point les communistes, d’une part, sont prêts à lutter du côté du peuple, et
d’autre part, que leur idéologie n’est pas désuète mais bien en lien avec les
revendications populaires. «Nous ne sommes pas au-dessus des gens. Nous sommes
des hommes et des femmes avec des valeurs et une foi concrètes. [...] Nous
servons la cause la plus noble: servir le peuple et les travailleurs».
Inscription à :
Articles (Atom)