samedi 8 mars 2014

«L'égalité pour les femmes est un progrès pour tous »


Salutations du Parti communiste du Canada et de la Ligue de la jeunesse communiste du Canada à l’occasion de la Journée internationale des femmes 2014



Ici, la classe dirigeante affirme que le Canada est un pays d'égalité, d'équité et de justice sociale. Pourtant, ces dernières années ont été témoins de luttes immenses autour de questions telles que l'accès à l'éducation, l'équité salariale, les droits syndicaux, l’emploi, la dévastation de l'environnement, les déportations de migrantes et migrants. Les femmes ont joué un rôle de premier plan dans la grève étudiante au Québec, dans le mouvement Idle No More, dans les luttes pour l’environnement et la défense des droits syndicaux et sociaux.

La JIF est particulièrement importante pour les femmes de la classe ouvrière, opprimées par un «double fardeau», celui de l'exploitation subie au travail et celui du travail domestique dont elles supportent la plus grande part. Le statut d’inégalité des femmes au Canada se reflète entre autres par une salaire moyen inférieur de 30% à celui des hommes.

Le racisme fait subir aux femmes et aux filles autochtones des taux plus élevés de pauvreté, de chômage et d’emprisonnement, et une longévité considérablement plus courte. Des centaines ont été assassinées ou ont disparu, et les conditions déplorables qui existent dans de nombreuses collectivités des Premières nations ont été condamnés à l'échelle internationale.

Les droits de toutes les femmes à un travail décent, à l'éducation, aux garderies d’enfants, à l'assurance-emploi, etc. sont de plus en plus compromis par l'agenda néolibéral des capitalistes et des gouvernements. Partout dans le monde capitaliste, les femmes paient le prix pour le renflouement des banques et des grandes entreprises, pour les mesures d'austérité dans les programmes sociaux et les services publics, et pour les augmentations massives des frais de scolarité.
Depuis plus d'un siècle, le 8 Mars a été la journée internationale pour rendre honneur aux femmes qui dans tous les pays, luttent pour gagner la pleine égalité. À l’occasion de la JIF 2014, le Parti communiste du Canada envoie ses salutations les plus chaleureuses à toutes les femmes dans le combat contre la pauvreté, l'austérité, la violence, la misogynie et la guerre. Comme les Nations Unies l’ont déclaré pour la JIF de cette année, «l'égalité pour les femmes est un progrès pour tous. »

Pourtant, le gouvernement conservateur de Stephen Harper ose se poser en «défenseurs des droits et à l'égalité des femmes », tant à l'étranger et qu’au pays. Par exemple, les Conservateurs disent qu'ils veulent «protéger» les femmes, mais ils ont coupé pratiquement chaque organisme ou service qui a soutenu l'égalité des femmes, fermé les bureaux de Condition féminine Canada, éliminé le financement des organisations de femmes qui s'engagent dans la défense de l’équité salariale et bloqué les voies légales pour l’obtenir. Les gouvernements refusent de fournir un financement adéquat pour les refuges et les services de soutien pour les victimes de violence et d'abus.

Les femmes sont touchées de façon beaucoup plus importante par les changements à l’assurance-emploi qui visent à empêcher les chômeuses et les chômeurs de recevoir des prestations, et la «restructuration» de Postes Canada coupera des milliers d'emplois actuellement occupés par des femmes. Si les Conservateurs remportent une autre majorité à l'élection 2015, la puissance montante des forces anti-femmes les plus extrêmes au Parlement pourrait constituer une grave menace pour les droits reproductifs.

L'attaque contre l'égalité s'étend à la scène provinciale, notamment avec les réductions de l'aide sociale, des soins de santé et de l'aide juridique, l'abolition des ministères de condition féminine, l’augmentation des frais de scolarité, et les frais de garderies inabordables.

Le statut inégal des femmes a été condamnée par presque tous les corps des Nations Unies qui examine les performances des droits de l'homme au Canada, y compris le Comité de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, le Comité des droits économiques, sociaux et culturels, le Comité des droits de l'homme, et le Conseil des droits de l'homme.

À l'échelle mondiale, les femmes et les enfants sont les plus fréquentes victimes civiles de la guerre et des conflits armés. Du Moyen-Orient à l'Afghanistan, à la Colombie, les guerres alimentées par les compagnies transnationales, les puissances impérialistes occidentales et les élites locales créent de plus en plus de catastrophes de santé à cause de la destruction de centrales électriques, des systèmes d'approvisionnement en eau et des hôpitaux. Des billions de dollars sont gaspillés à des fins militaires plutôt que de servir à l'éducation et au développement économique, pour l'eau potable, les soins de santé, et pour plus de protection des droits humains, y compris ceux concernant la sécurité personnelle, le libre choix dans le mariage et en matière de reproduction.

La destruction globale de l'environnement affectent les femmes et des enfants, tant celles et ceux qui vivent près des sables bitumineux de l'Alberta, que les millions de personnes vivant en Afrique sub-saharienne frappée par la sécheresse. Le changement des conditions matérielles et le changement des mentalités vont de pair.
Nous exprimons notre entière solidarité avec toutes les femmes impliquées dans une lutte pour la survie dans des conditions difficiles, comme les héroïques travailleuses du vêtement au Bangladesh, qui se battent pour un salaire décent, des conditions de travail sécuritaires, et le droit de s'organiser en syndicats. Nous exigeons qu'Israël abandonner sa politique d'apartheid d'expansion territoriale, de violence et d'étranglement économique de la Palestine, qui impose de terribles épreuves aux femmes de Gaza et de Cisjordanie. Nous condamnons les plans pour déclencher de nouvelles guerres contre l'Iran et la Syrie, et la tentative soutenue par les États-Unis de renverser par un coup d'État le gouvernement progressiste bolivarien démocratiquement élu du Venezuela.

Une riposte unie peut être victorieuse

Au cours des dernières années, la riposte populaire contre l’attaque d’Harper et des capitalistes a été entravée par l'absence d'une voix véritablement pancanadienne pour les droits des femmes. Le mouvement organisé des femmes a été profondément affligé par des coupes systématiques de financement.

Il ya eu bien sûr des luttes importantes menées par les mouvements pro-égalité de femmes, et les conférences de femmes du Congrès du travail du Canada ont contribué à maintenir vivante la lutte pour les droits des femmes. Mais le rétablissement d'une organisation telle que l’était le Comité canadien d’action sur la condition féminine (CCN), afin de rassembler les femmes du mouvement syndical, les jeunes et les étudiantes, les femmes autochtones et racisées, et celles provenant d'organisations qui luttent pour les droits juridiques, les droits de reproduction, pour les droits des personnes handicapées et pour les garderie, serait une avancée importante.

Nous saluons les initiatives visant à identifier les obstacles et les problèmes vécus concernant les femmes au sein du mouvement syndical. La traduction de ces conclusions en action concrète peut aider à raviver un mouvement syndical plus démocratique et plus égalitaire.

La bonne réponse à la crise économique de la part des travailleuses et des travailleurs de toutes origines doit être de bâtir une Coalition populaire pour exiger une véritable alternative à la cupidité des compagnies capitalistes. Dirigée par le mouvement syndical et ses alliés, une telle coalition pourrait se battre pour gagner des emplois durables, améliorer les services sociaux et gagner des opportunités accrues pour les femmes. Pour protéger les travailleuses et les travailleurs sans emploi et leurs familles, les prestations d'assurance-emploi doivent être fixées à 90 % du dernier salaire. Les évictions et les coupures de services contre toutes les familles touchées par le chômage doivent être interdites. Le mouvement syndical doit se concentrer sur l'organisation des femmes non organisés, le meilleur moyen de lutter contre la pauvreté et la disparité des revenus.

Mais tant que le capitalisme survivra il générera toujours la pauvreté, l'inégalité, l'exploitation, la dégradation de l'environnement et la guerre. Ces calamités sont inhérentes à ce système basé sur la maximisation des profits dans des mains privées. Seul le socialisme, fondé sur la démocratie, la propriété collective et le pouvoir de la classe ouvrière, peut libérer l'énorme potentiel créatif et productif du peuple pour les besoins humains.

La seule véritable alternative pour obtenir l'égalité des sexes et pour la survie de l’humanité est le socialisme. Comme le montre la petite île de Cuba, où l'égalité sociale constitue une priorité, d'énormes progrès dans la situation des femmes peuvent être atteints. Par exemple, contrairement au Canada, les femmes cubaines composent près de 50 % des élu(e)s au sein de leur Assemblée nationale.

Depuis plus d’un siècle, depuis que la JIF a été adoptée par une conférence internationale socialiste de femmes, tenue à Copenhague en 1910, la pleine participation des femmes a toujours joué un rôle essentiel pour le succès des mouvements ouvriers et démocratiques.

Le 8 Mars, le Parti communiste du Canada proclame sa solidarité chaleureuse à l’endroit de toutes celles et ceux qui défendent la paix, l'égalité, la démocratie et le progrès social. Un monde meilleur est à la fois possible et nécessaire - le monde du socialisme, qui seul peut garantir une pleine égalité et un avenir pour l'humanité!

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