lundi 24 octobre 2011

Les étudiants financeront 98% de la hausse des prêts et bourses, selon la FEUQ

Dans les faits, les étudiants universitaires allongeront 116... (Photo: Patrick Sanfaçon, archives La Presse)

Photo: Patrick Sanfaçon, archives La Presse

Pierre-André Normandin

Pierre-André Normandin
La Presse

L'augmentation des prêts et bourses décrétée pour pallier la hausse des droits de scolarité sera défrayée par les étudiants, déplore la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ). Le mouvement étudiant soutient que, loin d'augmenter sa contribution, le gouvernement Charest réduira sa participation au régime d'aide financière aux études.

La Presse a obtenu copie d'une analyse de la FEUQ sur le financement du programme d'aide financière aux études réalisée à la suite de la hausse des droits de scolarité décrétée dans le dernier budget. Ses auteurs taillent en pièce les promesses du gouvernement Charest qui s'était engagé à hausser de 118 millions le programme de prêts et bourses accordés aux étudiants à faible revenu afin de maintenir l'accessibilité aux études universitaires.

«Pseudo-bonification»

«Cette pseudo-bonification est assumée directement par les étudiants universitaires, puisque sur les 118 millions, 116 proviennent des étudiants, soit une proportion de 98%», a calculé la FEUQ dans son analyse qui sera rendue publique aujourd'hui.

Selon les données tirées du dernier budget, la part du provincial à l'aide financière diminuera considérablement d'ici six ans. Alors que Québec payait tout près de la moitié de la facture en 2009-2010, sa contribution sera d'à peine 7,4% lors de l'année scolaire 2017-2018, selon les calculs de la FEUQ. Le mouvement étudiant évalue même que la contribution fédérale au programme dépassera celle du provincial dès l'an prochain.

Alors que leurs droits de scolarité passeront de 2168$ actuellement à 3793$ dans six ans, le mouvement estime que les étudiants défrayeront à eux seuls près des deux tiers du programme d'aide financière aux études. «L'accessibilité, ce sont les étudiants qui devront se la payer», déplore la FEUQ.

Désengagement de Québec

Pour illustrer le désengagement provincial, le mouvement étudiant indique que le gouvernement fédéral a créé un nouveau programme de bourses pour lequel le Québec reçoit une compensation de plus de 70 millions par année. Or, le gouvernement provincial n'a pas augmenté d'autant l'aide financière aux études, selon la FEUQ, faisant ainsi baisser sa contribution au programme.

Cette sortie survient alors que la ministre de l'Éducation, Line Beauchamp, a présenté hier les mesures pour assurer l'accessibilité aux études. Le gouvernement entend notamment maintenir le montant maximal des prêts. Des bourses viendront plutôt compenser la hausse des droits de scolarité qui augmenteront de 325$ par année jusqu'en 2017.


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