Déclaration conjointe du Parti communiste du Québec et de la Ligue de la jeunesse communiste du Québec
À l’occasion de la Fête nationale du Québec, le Parti communiste et la Ligue de la jeunesse communiste du Québec saluent toutes les forces progressistes mobilisées contre la domination de notre économie par les intérêts des banques et des grandes compagnies, contre les plans d’austérité du gouvernement Couillard, contre les forces d’extrême-droite racistes, islamophobes, homophobes, identitaires, misogynes et racistes, contre la destruction de notre environnement, contre le libre-échangisme; pour un salaire minimum décent, pour la gratuité scolaire, pour la reconnaissance, le respect et l’extension des droits des nations autochtones.
Cette année, la célébration de la Fête nationale du Québec se déroule dans un contexte politique, social et économique marqué par l’approfondissement de la crise économique et la fuite en avant de l’impérialisme qui, toujours plus avide de profits, ne recule devant rien pour satisfaire son besoin de faire main basse sur l’accès à de nouveaux marchés, à des ressources et une main d’œuvre à bon marché. En corolaire, le danger d’une guerre mondiale ou d’un conflit globalisé n’est pas qu’une menace rhétorique. La destruction de notre environnement générée par l’ « extractivisme » effréné du capitalisme menace notre viabilité sur la Terre. Les forces d’extrême-droite, confortées par la victoire de Donald Trump aux États-Unis, refont surface, encouragées par la classe dirigeante qui les utilise dangereusement comme repoussoir. L’islamophobie atteint des sommets avec une hausse considérable des crimes contre les personnes de confession musulmane, dont l’attentat à la Mosquée de Québec n’est qu’un exemple.
Le Québec capitaliste dans lequel nous vivons n’a rien d’autre à offrir à la jeunesse, aux travailleurs-euses et aux masses populaires que des salaires de misère, des études à prix exorbitants et le chômage. Devant cette situation désespérée, il est à propos de poser la question du Québec que nous voulons construire.
Cette année en particulier, poser cette question, alors que la St-Jean survient à une semaine des festivités entourant le 150e anniversaire du Canada, c’est aussi poser la question, toujours latente, du lien entre le Québec et le reste du Canada. Philippe Couillard, motivé par des calculs politiciens voulant forcer le PQ à la surenchère nationaliste, a timidement proposé que soit rouverte la Constitution canadienne, ce à quoi Justin Trudeau a, sans surprise, répondu par la négative. Ceci prouve à nouveau que la question nationale au Québec et au Canada est loin d’être réglée, quoi qu’en dise le Premier Ministre du Canada.
Communistes, nous sommes d’avis que la question de la société que nous voulons construire ne peut être posée hors du cadre national, mais nous estimons également que la question nationale ne peut être comprise en dehors du cadre plus général de la lutte que nous devons mener contre l’austérité, pour une démocratie avancée, pour la paix, contre l’impérialisme et pour le socialisme.
Ainsi, nous considérons le Canada actuel non pas comme un État-nation, mais comme un État multinational dont les 150 ans d’histoire sont marqués par l’oppression d’une nation sur plusieurs autres, à commencer par les nations autochtones victimes d’un génocide historique et des legs du colonialisme, jusqu’au Québec en passant par la nation acadienne et les minorités nationales francophones du reste du Canada. C’est pourquoi nous reconnaissons le Québec comme une nation et nous nous mobilisons pour que soit garanti son droit à l’autodétermination jusqu’à et y compris le droit de se séparer. Toutefois, la reconnaissance de ce droit ne signifie pas que nous soyons actuellement en faveur de son application.
Si nous estimons qu’aujourd’hui, le statu quo représente le pire cas de figure quant à l’inégalité nationale, nous estimons que l’indépendance du Québec servirait bien plus les intérêts des entreprises québécoises désireuses de se servir du levier d’un État québécois indépendant, plus intégré sans doute aux marchés états-unien et européen, que ceux des travailleur-euse-s et de la jeunesse de notre nation. La classe ouvrière et les mouvements progressistes de chaque nation constituant le Canada ont besoin s’unir pour être en mesure de chasser la bourgeoisie du pouvoir et créer une société nouvelle juste, équitable et sans exploitation. Mais ils ne parviendront à s’unir que sur une base d’égalité nationale.
Au contraire, pour mener à bien le projet d’indépendance la classe ouvrière et les forces progressistes se retrouvent condamnées à faire primer l’unité avec la bourgeoisie nationale nécessaire à sa réalisation. Cela consacre du même coup la division qui existe déjà au sein de la classe ouvrière et des forces progressistes canadiennes et qui affaiblit leur lutte contre leur ennemi commun, le capitalisme et l’impérialisme.
Dans le contexte international actuel, l’unité de la classe ouvrière et des forces progressistes canadiennes constitue le rempart le plus efficace contre l’avancement des positions de l’impérialisme états-unien.
Toutefois, dans le cadre de la Constitution canadienne actuelle, l’unité des forces progressistes de chaque nation du Canada est irréalisable compte tenu de l’oppression nationale qui y est contenue. C’est pourquoi nous appelons à ce que les forces progressistes et populaires du Québec, au lieu de tomber dans le piège du chauvinisme identitaire ou encore de succomber aux chants des sirènes nationalistes, se mobilisent, non pas pour rouvrir la constitution canadienne, mais bien pour la changer de sorte que celle-ci adopte comme principe fondamental l’égalité nationale.
Réduire le débat sur la question nationale à une simple opposition entre le statu quo et la séparation revient à confiner le débat dans les termes voulus par la classe dirigeante. Les militant-e-s de Québec solidaire, en appuyant la formation d’une Assemblée constituante pour le Québec, avec un mandat ouvert quant à la relation entre le Québec et le Canada, pavent la voie à l’adoption d’un règlement démocratique à la question nationale.
Ainsi, le Parti communiste et la Ligue de la jeunesse communiste proposent une république confédérée des différentes nations. Cette république disposerait, au niveau central, de deux chambres. La première de ces deux chambres serait similaire à la Chambre des Communes actuelle mais les député-e-s qui la composeraient, seraient élus au moyen d’un nouveau système de représentation proportionnelle. L’autre chambre, qui remplacerait l’actuel Sénat, serait une Chambre des Nationalités, constituée d’un nombre égal d’élu-e-s provenant du Québec et du Canada anglophone, et d’un nombre garanti et important pour les peuples autochtones, acadien et métis. Chaque chambre aurait le droit de proposer des projets de lois, qui ne deviendraient lois que si les deux chambres les adoptent. De plus, les peuples autochtones auraient le droit de veto sur toute question concernant leur développement national. Cette structure protègerait ainsi les deux principes démocratiques fondamentaux que sont l’égalité des droits des nations, quelle que soit leur taille, et la règle de la majorité.
Une Constitution vraiment démocratique devrait corriger les injustices historiques subies par les peuples autochtones. Cela implique la reconnaissance de la pleine égalité de leurs droits économiques, sociaux, nationaux et politiques, ainsi que le règlement juste de leurs revendications territoriales sur la base des droits découlant des traités et des revendications des peuples autochtones. Les droits et les revendications des femmes autochtones devraient aussi être respectés. Le droit des nations à l’autodétermination serait enchâssé dans la Constitution canadienne.
C’est à travers cette lutte pour une solution fondamentalement démocratique à la question nationale partout à travers le Canada que se bâtira une solidarité entre les forces ouvrières et progressistes, et ce n’est que moyennant cette solidarité, cette unité, que nous arriverons à faire courber durablement l’échine au patronat et aux grandes entreprises.
samedi 24 juin 2017
jeudi 22 juin 2017
Politique de Défense nationale ou politique de guerre?
Un article du Collectif Échec à la Guerre sur la nouvelle Politique de Défense du Canada
Le 7 juin dernier, le gouvernement Trudeau a dévoilé la nouvelle Politique de Défense du Canada, intitulée « Protection, Sécurité, Engagement ». Cette politique, pas vraiment nouvelle, consolide la logique de militarisation de nombreuses sphères de la vie sociale mise de l‘avant par le gouvernement Harper. De plus, elle renforce le partenariat militaire avec les États-Unis et privilégie des interventions militaires musclées pour « augmenter la paix et la sécurité dans le monde ».
La Politique prévoit une augmentation du budget du ministère de la Défense nationale de 70 % en dix ans, passant de 18,9 milliards en 2016-2017 à 32,7 milliards en 2026-27. Le gouvernement aurait cédé aux pressions du Président Trump pour que les pays membres de l’OTAN augmentent leurs contributions en vue d’atteindre l’objectif de 2 % du produit national brut (PIB). On est en droit de se demander quelle menace pèse tant sur le Canada pour justifier une telle augmentation de dépenses militaires dans un contexte d’austérité, alors que le Canada ne contribue qu’à hauteur de 0,26 % à l’aide publique au développement et que les besoins sociaux au pays sont si criants.
L’engagement du Canada auprès de NORAD, de l’OTAN et du complexe militaro-industriel
Loin d’assurer « protection et sécurité », la Politique annonce plutôt « l’engagement ferme du Canada auprès de NORAD et de l’OTAN » et sa volonté d’être « un acteur crédible et engagé à l’échelle internationale ». Mais comment le Canada peut-il prétendre travailler pour la paix dans le monde en participant aux missions offensives menées sous l’égide de l’OTAN, alors que l’OTAN n’est ni plus ni moins que le bras armé de l’impérialisme étatsunien. Une réelle sécurité collective passe plutôt par une rupture avec cette vision militariste et fondamentalement expansionniste.
La Politique contient en outre beaucoup de promesses d’achat – navires de combat de surface, chasseurs sophistiqués, avions de surveillance et de guerre sous-marine, systèmes télépilotés, communément appelés « drones », et matériel spatial. La Politique prévoit aussi que le Canada se dotera de la capacité d’intervenir sur plusieurs fronts à la fois, c’est-à-dire de mener des guerres simultanément dans plusieurs pays. Est-ce que ces achats visent réellement à protéger la population canadienne ou visent-ils plutôt à favoriser le complexe militaro-industriel, notamment son commerce international des armes? L’achat annoncé d’équipements de pointe destinés à augmenter les capacités de renseignement permettra au Canada de poursuivre son rôle de surveillance des populations au sein de l’alliance des services de renseignement des Five Eyes, (Australie, Canada, Nouvelle-Zélande, Royaume-Uni et États-Unis) bien plus qu’il ne contribuera à protéger la population canadienne.
Une consultation qui n’en était pas une
Le Ministre canadien de la Défense nationale, Harjit Sajjan, a fait valoir que cette politique était le fruit d’une vaste consultation. Or, cette consultation a été très peu publicisée, s’est déroulée pendant la période estivale de 2016 et visait avant tout le personnel du Ministère de la Défense, l’armée, l’industrie militaire, les alliés et les « experts ». Pourtant nous avons déjà été nombreux à questionner l’objectif réel des interventions militaires canadiennes en Afghanistan et en Libye. Ces expéditions, contraires au droit international, créent le terreau pour la prolifération de groupes armés, comme l’EI, et ne contribuent en rien à la « paix et la sécurité dans le monde ». Elles consolident ce que Naomi Klein appelle le capitalisme du désastre qui ne profite qu’à des chefs de guerres et à des compagnies privés de sécurité, et ce au mépris des aspirations de justice, de dignité et de démocratie des peuples concernés.
Rappelons également que les grandes lignes de la Politique ne faisaient pas partie du programme électoral de Justin Trudeau. En somme, le gouvernement libéral n’avait pas de mandat pour présenter une telle politique de « défense ».
Ne nous leurrons pas : 14 milliards de dépenses supplémentaires en matériel militaire ne serviront ni la cause de la paix ni celle de la stabilité dans le monde. Tout comme le port d’armes par des individus ne diminue pas le taux de violence, l’accumulation d’armes de plus en plus sophistiquées et meurtrières par des pays dont le Canada n’est pas une garantie de sécurité. Loin de là. La Politique contribue plutôt à la montée du terrorisme et à l’insécurité mondiale, et annonce des guerres à venir.
Judith Berlyn
Martine Eloy
Mouloud Idir
Molly Kane
Suzanne Loiselle
Le 7 juin dernier, le gouvernement Trudeau a dévoilé la nouvelle Politique de Défense du Canada, intitulée « Protection, Sécurité, Engagement ». Cette politique, pas vraiment nouvelle, consolide la logique de militarisation de nombreuses sphères de la vie sociale mise de l‘avant par le gouvernement Harper. De plus, elle renforce le partenariat militaire avec les États-Unis et privilégie des interventions militaires musclées pour « augmenter la paix et la sécurité dans le monde ».
La Politique prévoit une augmentation du budget du ministère de la Défense nationale de 70 % en dix ans, passant de 18,9 milliards en 2016-2017 à 32,7 milliards en 2026-27. Le gouvernement aurait cédé aux pressions du Président Trump pour que les pays membres de l’OTAN augmentent leurs contributions en vue d’atteindre l’objectif de 2 % du produit national brut (PIB). On est en droit de se demander quelle menace pèse tant sur le Canada pour justifier une telle augmentation de dépenses militaires dans un contexte d’austérité, alors que le Canada ne contribue qu’à hauteur de 0,26 % à l’aide publique au développement et que les besoins sociaux au pays sont si criants.
L’engagement du Canada auprès de NORAD, de l’OTAN et du complexe militaro-industriel
Loin d’assurer « protection et sécurité », la Politique annonce plutôt « l’engagement ferme du Canada auprès de NORAD et de l’OTAN » et sa volonté d’être « un acteur crédible et engagé à l’échelle internationale ». Mais comment le Canada peut-il prétendre travailler pour la paix dans le monde en participant aux missions offensives menées sous l’égide de l’OTAN, alors que l’OTAN n’est ni plus ni moins que le bras armé de l’impérialisme étatsunien. Une réelle sécurité collective passe plutôt par une rupture avec cette vision militariste et fondamentalement expansionniste.
La Politique contient en outre beaucoup de promesses d’achat – navires de combat de surface, chasseurs sophistiqués, avions de surveillance et de guerre sous-marine, systèmes télépilotés, communément appelés « drones », et matériel spatial. La Politique prévoit aussi que le Canada se dotera de la capacité d’intervenir sur plusieurs fronts à la fois, c’est-à-dire de mener des guerres simultanément dans plusieurs pays. Est-ce que ces achats visent réellement à protéger la population canadienne ou visent-ils plutôt à favoriser le complexe militaro-industriel, notamment son commerce international des armes? L’achat annoncé d’équipements de pointe destinés à augmenter les capacités de renseignement permettra au Canada de poursuivre son rôle de surveillance des populations au sein de l’alliance des services de renseignement des Five Eyes, (Australie, Canada, Nouvelle-Zélande, Royaume-Uni et États-Unis) bien plus qu’il ne contribuera à protéger la population canadienne.
Une consultation qui n’en était pas une
Le Ministre canadien de la Défense nationale, Harjit Sajjan, a fait valoir que cette politique était le fruit d’une vaste consultation. Or, cette consultation a été très peu publicisée, s’est déroulée pendant la période estivale de 2016 et visait avant tout le personnel du Ministère de la Défense, l’armée, l’industrie militaire, les alliés et les « experts ». Pourtant nous avons déjà été nombreux à questionner l’objectif réel des interventions militaires canadiennes en Afghanistan et en Libye. Ces expéditions, contraires au droit international, créent le terreau pour la prolifération de groupes armés, comme l’EI, et ne contribuent en rien à la « paix et la sécurité dans le monde ». Elles consolident ce que Naomi Klein appelle le capitalisme du désastre qui ne profite qu’à des chefs de guerres et à des compagnies privés de sécurité, et ce au mépris des aspirations de justice, de dignité et de démocratie des peuples concernés.
Rappelons également que les grandes lignes de la Politique ne faisaient pas partie du programme électoral de Justin Trudeau. En somme, le gouvernement libéral n’avait pas de mandat pour présenter une telle politique de « défense ».
Ne nous leurrons pas : 14 milliards de dépenses supplémentaires en matériel militaire ne serviront ni la cause de la paix ni celle de la stabilité dans le monde. Tout comme le port d’armes par des individus ne diminue pas le taux de violence, l’accumulation d’armes de plus en plus sophistiquées et meurtrières par des pays dont le Canada n’est pas une garantie de sécurité. Loin de là. La Politique contribue plutôt à la montée du terrorisme et à l’insécurité mondiale, et annonce des guerres à venir.
Judith Berlyn
Martine Eloy
Mouloud Idir
Molly Kane
Suzanne Loiselle
jeudi 1 juin 2017
Après le 27e Congrès central de la YCL-LJC, il est maintenant temps de s’organiser!
Comité
exécutif central, YCL-LJC
Mai,
2017
La
semaine dernière, la Ligue de la jeunesse communiste du Canada a tenu son 27e
Congrès central, le plus important des quatre précédents organisés depuis sa
refondation en 2007. Du 19 au 22 mai, trente-cinq délégués ainsi que des
suppléants et des observateurs venus de Montréal, Toronto, Guelph, Hamilton,
London, Windsor, Edmonton, Calgary, Vancouver et Victoria se sont rassemblés
pour réitérer leur engagement dans la lutte de la classe ouvrière et discuter
des stratégies pour construire le socialisme au Canada. Nous avons consacré ces
trois jours à échanger, discuter et débattre des luttes menées par les jeunes
communistes partout à travers le pays.
Tenu
sous le slogan «il est maintenant temps de s’organiser contre l’impérialisme et
la réaction; honorant notre passé, nous construisons notre avenir socialiste»,
ce congrès s’est déroulé dans des conditions hostiles marquées par la
recrudescence des guerres impérialistes, la montée de l’extrême-droite et des
idées fascistes, la barbarie impérialiste et capitaliste et au milieu du
terrain de jeu de l’anticommunisme. Bravant ces circonstances, les, ont prouvé
une fois de plus que la jeunesse communiste au Canada est bel et bien présente
et déterminée.
Le
rapport politique, dressant un portrait de la conjoncture politique, économique
et sociale dans laquelle nous luttons et évoluons, a été discuté les deux
premiers jours du Congrès, puis adopté à l’unanimité.
À
l’échelle internationale, les délégués ont partagé leur analyse politique
concernant la possibilité d’une guerre mondiale ou d’un conflit globalisé et se
sont accordés pour identifier l’impérialisme comme principal ennemi de la
classe ouvrière, de la jeunesse et des peuples. Les politiques impérialistes du
gouvernement canadien ont été dénoncées vertement et les congressistes se sont
prononcés en faveur d’une politique étrangère basée sur la paix, la solidarité
internationale et le respect de la souveraineté et de l’intégrité de chaque
pays à travers le monde. La YCL-LJC s’est prononcée particulièrement en
solidarité avec le peuple syrien et ses représentants, la révolution socialiste
cubaine en dénonçant le blocus économique imposé à cette ile des Caraïbes
depuis plus de 50 ans, le Sahara Occidental (dernière colonie africaine) et
contre toute intervention impérialiste dans la péninsule de Corée.
Au
sujet du Canada, les délégués ont souligné l’importance du rôle joué par la
YCL-LJC dans la riposte contre les politiques d’austérité et néolibérales
imposées par les gouvernements fédéral et provinciaux. Soulignant la fin de la
«lune de miel» entre les mouvements sociaux et le gouvernement Trudeau, les
jeunes communistes ont insisté sur l’importance de mobiliser pour un changement
politique fondamental en faveur de politiques qui répondent des intérêts de la jeunesse
et du peuple et non des profits des grandes compagnies monopolistes. Les
délégués se sont prononcés contre les politiques patronales du gouvernement
Trudeau et ont partagé leurs préoccupations quant au danger que représente la
montée de l’extrême droite et du fascisme. Les délégués se sont également
prononcés clairement en faveur d’une solution démocratique et égalitaire à la
question nationale, solution qui trancherait avec le statu quo actuel basé sur
l’oppression des nations québécoise, autochtone et acadiennes, et le génocide
des nations autochtones. La discussion sur la situation politique et sociale au
Canada a également permis d’analyser la situation des mouvements sociaux et du
rôle que doivent jouer les jeunes communistes.
Renforçant
l’analyse et le travail des jeunes communistes au sein des personnes opprimées
et racisées, le Congrès a adopté une analyse qui lie les luttes contre
l’oppression et le marxisme-léninisme. Ceci s’inscrit en continuité des 94 ans
de luttes contre toute forme d’oppression où les jeunes communistes ont joué un
rôle d’avant-garde.
Le
Congrès a été l’occasion de discuter des stratégies à adopter afin d’approcher
la jeunesse sur ses lieux d’études et de travail pour présenter le projet
politique révolutionnaire de la jeunesse communiste. Ces discussions ont abouti
à l’adoption d’un plan d’action mettant l’accent sur trois campagnes qui seront
priorisées au cours des prochaines années. L’une s’attaque à l’impérialisme, au
racisme, à la montée de l’extrême-droite et établit un lien direct entre ces
trois maux. L’autre met l’accent sur notre action auprès des jeunes
travailleurs à travers la campagne de la hausse du salaire minimum à au moins
15$ l’heure. La troisième vise à consolider notre action auprès des étudiant-e-s
à travers le Canada avec pour mot d’ordre principal et vecteur d’unité la
gratuité scolaire. La discussion du plan d’action a également été l’occasion de
faire le bilan des forces de notre collectif et d’évaluer comment la YCL-LJC
peut être plus à même de jouer un rôle proactif dans les mouvements de masse.
Le
Congrès a en outre adopté une version revisitée de la Déclaration d’unité et de
résistance, véritable programme politique de la YCL-LJC. Cette déclaration
avait été élaborée lors du Congrès de refondation en 2007. Sa mise à jour dix
ans plus tard était de mise compte tenu des évolutions politiques et des
nouvelles expériences de lutte dont ont bénéficié les camarades partout à
travers le pays.
Les
alliés participent
Tel
que mentionné dans le rapport politique : «Notre base d’unité consiste en la
jeunesse en lutte pour un avenir socialiste. Néanmoins, cette base n’est pas
suffisante pour passer de notre situation actuelle à la révolution socialiste.»
La participation au Congrès de nombreux alliés avec lesquels nous luttons
depuis plusieurs années a prouvé que notre stratégie révolutionnaire nous
permet de développer des liens avec les mouvements de masse.
Parmi
ceux qui ont tenu à saluer les congressistes, soulignons deux invités spéciaux
: Liz Rowley, chef du Parti communiste du Canada et Miguel Figueroa, du Congrès
canadien pour la paix, qui ont soutenu tous les efforts de la YCL-LJC depuis sa
refondation. Les délégués ont également pu apprécier les allocutions de Beixi
Liu, de la campagne pour la hausse du salaire minimum avec qui la YCL-LJC
collabore depuis plusieurs années. Rajean Hoilett de la Fédération canadienne
des étudiant-e-s a également tenu à s’adresser au Congrès pour saluer les
efforts fournis par les jeunes communistes dans le mouvement étudiant,
notamment en organisant, le 2 novembre dernier, une série d’actions contre les
frais de scolarité. Autre invité de marque, Orion Keresztesi, président du
local 1281 du SCFP, a tenu à souligner l’importance du rôle qu’assument les
jeunes communistes dans la lutte contre les associations étudiantes de droite
et leur engagement à collaborer avec les salariés de ces associations pour
renforcer la mobilisation.
Un
congrès tenu sous l’égide de la solidarité internationale
Le
Congrès s’est déroulé à un moment où l’approfondissement de la crise du
capitalisme génère la fuite en avant de l’impérialisme et la résurgence de
guerres sans cesse plus meurtrières. Les délégués ont donc tenu à témoigner de
leur solidarité avec les peuples en lutte contre l’impérialisme en adoptant
deux résolutions spéciales : l’une en appui aux prisonniers grévistes de la
faim en Palestine, l’autre en solidarité avec le peuple vénézuélien, son
processus révolutionnaire et ses représentants.
La
Jeunesse communiste du Venezuela (JCV) avait d’ailleurs prévu assister aux
travaux du Congrès et saluer les jeunes communistes du Canada en personne, mais
pour des raisons administratives, ce projet n’a pu être concrétisé. Toutefois,
dans la résolution spéciale adoptée à l’unanimité, le Congrès a mandaté le
Comité central élu d’évaluer la possibilité d’organiser, dans les plus brefs
délais, une tournée de la JCV au Canada.
Le
Congrès a suscité beaucoup d’intérêt de la part de nos organisations-sœurs
réunies au sein de la Fédération Mondiale de la Jeunesse Démocratique dont
plusieurs ont tenu à exprimer leur solidarité envers les luttes que mène la
jeunesse communiste du Canada. Parmi elles, soulignons les salutations reçues
de la part d’EDON (jeunesse démocratique de Chypre), de l’Union de la jeunesse
communiste syrienne – Khaled Bakdash, de la jeunesse du Parti algérien pour la
démocratie et le socialisme (JPADS), de la Jeunesse communiste du Portugal
(JCP), de l’Union de la jeunesse communiste espagnole (UJCE), de la Jeunesse
communiste d’Afrique du Sud et de plusieurs autres organisations que nous nous
apprêtons à retrouver à Sotchi en octobre prochain à l’occasion du 19e Festival
mondial de la jeunesse et des étudiants.
Soulignons
également que les délégués ont pu recevoir de vive voix les salutations de la
jeunesse du Parti communiste de Turquie et de l’Union nationale de la jeunesse
et des étudiants érythréens adressées par leurs représentants à Toronto.
Haut
fait de ce Congrès, la soirée du vendredi 19 mai a été l’occasion de saluer les
jeunes communistes de retour de la 25e brigade de travail volontaire Che
Guevara. Ils ont relaté avec enthousiasme et au grand bonheur de l’auditoire,
leur voyage en solidarité avec la Révolution socialiste cubaine.
Honorant
notre passé, nous construisons notre avenir socialiste!
Le
samedi soir, un banquet organisé à l’occasion du Congrès de la YCL-LJC a réuni
plusieurs amis et alliés. Le programme, alliant politique et culture, a été
enrichi par la participation, entre autres, de Chris Frazer, militant pour les
droits des LGBTQIA+ et ancien secrétaire général de la YCL-LJC dans les années
1980, qui a rappelé quelques épisodes de l’histoire de la YCL-LJC (notamment la
participation au 13e Festival mondial de la jeunesse et des étudiants à
Pyongyang en 1989) et souligné le rôle important qu’a joué cette organisation
dans le mouvement étudiant et au sein de la jeunesse au Canada.
Mariam
Abo Nokerah, militante palestinienne originaire de Gaza et active dans le
mouvement BDS a mis au défi les convives qui, en solidarité avec les
prisonniers palestiniens en grève de la faim, ont avalé une gorgée d’eau salée.
Jaime R. Brenes Reyes, président du local 610 de l’ACFP, a dénoncé les coupes
en éducation et a insisté sur la nécessité d’une large mobilisation pour la
gratuité scolaire.
Le
banquet a également été l’occasion d’honorer les luttes passées de la jeunesse
et du mouvement communiste international, à commencer par la Révolution
d’Octobre. Cet évènement, qui a littéralement changé le monde, a prouvé que le
socialisme n’est pas une utopie et qu’il est possible de renverser l’ordre
capitaliste et d’établir un État dirigé par le peuple et pour le peuple. Malgré
les difficultés qui ont mené à la victoire temporaire de la contrerévolution en
URSS et en Europe de l’Est, nous savons que la révolution d’Octobre inspire
toujours les jeunes progressistes qui oeuvrent à la transformation sociale.
Continuité
et renouveau
À
l’issue des trois jours de Congrès, les jeunes communistes ont élu un nouveau
Comité central composé de 15 membres effectifs et de 7 membres suppléants. La
sélection des membres du CC s’est effectuée sur la base de l’expérience – à la
fois dans les mouvements de masse et au sein de la YCL-LJC -, de considérations
nationales, régionales et de l’avancement des personnes racisées et de genre
opprimé. Environ la moitié des officiers du nouveau Comité central ont occupé
un poste au sein du Comité central sortant et sont en mesure d’assurer une
continuité au sein du collectif. Ils auront également la tâche de former les
nouveaux membres du CC et d’assurer le renouveau des cadres.
Le
Comité central a élu un Comité central exécutif composé de cinq membres
desquels la majorité (3) sont des femmes. Le camarade Adrien Welsh, membre du
Comité central sortant et responsable des relations internationales, a été élu
Secrétaire général de la YCL-LJC et succède ainsi au camarade Drew Garvie qui
assumait ces fonctions depuis trois ans et qui assumera désormais la
responsabilité d’Organisateur central du Parti communiste du Canada. Il reste
toutefois membre effectif du Comité central de la YCL-LJC. Les camarades Rozh Armand, organisatrice de la cellule de Vancouver, et Peter Miller, responsable
de la Commission étudiante, assumeront les responsabilités d’Organisatrice centrale
et de Trésorier, respectivement. Angela Milivojević, de Toronto, ainsi que
Kayla Hilstob, de Vancouver, ont également été élues au CEC.
Les
camarades ont également salué les efforts fournis par trois membres de la
direction politique sortante qui passent à une autre étape de leur vie
militante. La camarade Marianne Breton-Fontaine, qui a officié au Comité
central exécutif et au Comité central depuis dix ans, se concentre maintenant
sur les activités de la Ligue de la jeunesse communiste du Québec tout en
demeurant membre effective du Comité central élu. Les camarades Zidane Mohammed
et Brent Jantzen, membres du CEC sortant, continueront de militer localement et
assumeront des responsabilités sectorielles, les deux ayant été désignés
responsables de la Commission antiraciste et la Commission ouvrière
respectivement.
Il
est maintenant temps de s’organiser!
Forts
des discussions et des conclusions du Congrès, c’est déterminés et plus unis
que jamais que les délégués sont rentrés chez eux, prêts à présenter et à
défendre les orientations adoptées par la plus haute instance de la YCL-LJC
auprès des membres et de nos alliés dans chaque lieu de travail, d’études, dans
le mouvement pour la paix, dans les collectifs antiracistes et antifascistes,
dans les groupes de solidarité internationale, de solidarité avec les Premières
nations, dans les mouvements féministes, LGBTQIA+, dans les syndicats et
partout où nous sommes actifs à travers le Canada.
Devant
l’urgence de renforcer la riposte de la jeunesse et des étudiants contre les
politiques antipopulaires et réactionnaires des gouvernements bourgeois
provinciaux et fédéral, les jeunes communistes répondent : présent! Il est
maintenant temps de s’unir et de s’organiser contre l’impérialisme et contre
les guerres d’agression soutenues par le Canada. Il est maintenant temps de
s’organiser contre les politiques racistes et la montée de l’extrême-droite
fascisante. Il est maintenant temps de s’organiser pour l’expansion des
services publics et pour une démocratie avancée. Il est maintenant temps de
s’organiser pour une résolution démocratique à l’oppression nationale au
Canada, de sorte que les jeunes autochtones, québécois, acadiens et issus des
minorités nationales puissent aspirer à un Canada où leurs droits nationaux
jusqu’à et y compris le droit à la séparation sont garantis. Il est maintenant
temps de s’organiser pour exiger immédiatement l’égalité entre les genres et
pour la fin du patriarcat, du racisme, de la discrimination sous toutes ses
formes. Il est maintenant temps de s’organiser pour la justice environnementale
et contre la destruction de notre planète, résultat de la course effrénée aux
profits des grandes compagnies.
Enfin,
il est temps de s’organiser pour renverser le capitalisme, mettre fin à l’exploitation
de l’humain par l’humain et bâtir le socialisme, seule garantie de
l’émancipation complète de l’humanité.
Il
est temps de s’organiser, s’unir et lutter pour le socialisme!
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