Nous reproduisons ici une lettre qui a été publié le 23 Janvier 2017
Lundi, l’administration de l’Université de Montréal (UdeM) soumettra à
l’Assemblée universitaire un projet de refonte de la Charte de l’UdeM.
Syndicats et associations étudiantes dénoncent unanimement cette
initiative unilatérale de refonte qui vise à centraliser les pouvoirs
aux mains de l’administration au détriment de la communauté
universitaire et qui contribue à la privatisation massive de l’UdeM.
Le processus de réforme mené par l’administration se déroule en
faisant fi de la Charte actuellement en vigueur et des institutions
démocratiques de l’UdeM. En outre, dans les deux dernières semaines, la
direction a mené des consultations en catimini. L’administration a
sciemment contourné les règles de collégialité, plaçant l’Assemblée
universitaire et la communauté de l’UdeM devant le fait accompli. La
communauté de l’UdeM est estomaquée et indignée devant ce coup de force
sans précédent.
De plus, l’administration a imposé un calendrier précipité qui
empêche les membres de la communauté de prendre le temps d’étudier les
réformes dans leur ensemble et de participer pleinement à l’exercice.
Rappelons que le dernier changement de la Charte de l’UdeM, qui a eu
lieu en 1967, était le résultat d’un processus de deux ans auquel toute
la communauté universitaire avait participé. Le recteur Guy Breton
invoque une soi-disant urgence liée au calendrier législatif du
gouvernement du Québec, mais personne n’est dupe.
Si elle est adoptée, la réforme de la Charte de l’UdeM permettra à
des individus extérieurs et à des entreprises privées de décider des
orientations générales de l’université, au détriment de l’enseignement
et de la recherche libre. De plus, la réforme aura comme conséquence
d’affaiblir l’indépendance des départements et de précariser les
conditions de travail du personnel de l’UdeM. La liberté académique et
la mission fondamentale sont en jeu.
Nous dénonçons que l’administration de l’UdeM recoure à l’urgence
comme mode de gouvernance en ignorant la communauté universitaire pour
privatiser l’université. Nous sommes prêts à participer à une refonte de
la Charte, à la condition que les délibérations respectent les
instances collégiales de l’UdeM et que le processus se déroule dans un
échéancier raisonnable. D’ici là, les syndicats et associations
étudiantes de l’UdeM mobiliseront leurs membres sur ce dossier.
Signataires et appuis :
Syndicat général des professeures et des professeurs de l’Université de Montréal (SGPUM)
Syndicat des étudiant-e-s salarié-e-s de l’Université de Montréal (SÉSUM)
Syndicat des employé-e-s de la recherche de l’Université de Montréal (SÉRUM)
Syndicat des employé-e-s de l’Université de Montréal (SEUM-1244)
Syndicat des employés d’entretien de l’Université de Montréal (SEEUM-1186)
Syndicat canadien de la fonction publique – Section locale 4338
représentant les techniciens en mécanique du bâtiment (SCFP-FTQ-4338)
Association départementale des étudiants et des étudiantes en philosophie de l’Université de Montréal (ADÉPUM)
Association étudiante en en anthropologie de l’Université de Montréal (AÉAUM)
Association étudiante des cycles supérieurs en anthropologie de l’Université de Montréal (AÉCSAUM)
Association étudiante de science politique et de philosophie de l’Université de Montréal (AESPEP)
Association étudiante d’histoire de l’Université de Montréal (AÉHUM)
Syndicat des auxiliaires de recherche et d’enseignement de l’Université de Sherbrooke (SAREUS)
Syndicat des travailleuses et travailleurs étudiants et postdoctoraux de l’Université Laval (STEP)
Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ)
Fédération du personnel professionnel des universités et de la recherche (FPPU)
Fédération québécoise des professeures et professeurs d’université (FQPPU)
Conseil québécois des syndicats universitaires (CQSU)
Syndicat des étudiants et étudiantes salarié-e-s de l’Université du Québec à Rimouski (SEES-UQAR)
jeudi 29 décembre 2016
lundi 19 décembre 2016
Alep brisée, Alep outragée, Alep martyrisée, mais Alep libérée!
Ceux qui pleurent les victimes des raids et bombardements ont raison à condition qu'ils rendent l'OTAN et ses alliés responsables de ces atrocités. La guerre en Syrie et en Irak n'est pas une guerre civile, mais une guerre impérialiste d'agression. Dans ce contexte, les soi-disant pacifistes qui se revendiquent comme neutres, qui refusent de mettre l’accent sur les crimes de l’impérialisme occidental, ceux qui mettent sur un pied d’égalité les opérations dirigées par l’armée syrienne avec les attaques des forces islamistes fascisantes plaident pour une guerre durable, pas pour une paix durable. Les amis d'hier, utiles pour imposer un changement de régime et pour mettre en branle le plan du Grand Moyen-Orient voulu depuis Sykes-Picot, seraient nos ennemis. Pourtant, quand le peuple Syrien et ses représentants s'en prennent à eux et défendent leur souveraineté, nos "ennemis" (que nous avons indirectement aidés en vendant pour 15 milliards de dollars d'armes à leur allié principal) ne seraient soudainement plus si méchants.
La Syrie, seul pays de la région à résister contre l'Apartheid israélien, contre les pétromonorachies et contre les plans hégémoniques de l'impérialisme occidental, doit être mise au pas au même titre que la Libye. Que des seigneurs de guerre se partagent le butin vaudrait mieux que garantir le droit à l'autodétermination du peuple syrien. Depuis 100 ans, l'Occident manigance au Levant pour protéger ses intérêts. On se souvient de la partition de la Syrie, de la création d'Israël en 1948, de l'affaire Mossadegh en 1953, du Pacte de Baghdad en 1955 et de la Guerre du Liban vingt ans plus tard. Mais on se souvient aussi de la Grande Révolte arabe de 1936-1939, de la longue histoire de luttes anti-impérialistes des peuples arabes (Nasser en 1952, Kassem en 1958, la RAU en 1958-1962, des Intifada palestiniennes, etc.) L'histoire contemporaine du Moyen-Orient en est une de tentatives de contrôle et de tentatives de néo-colonisations auxquelles se sont opposés les peuples locaux. L'actuel conflit en Syrie doit être compris dans cette optique.
Le rôle de la Russie dans ce conflit peut déranger. Depuis 1991, la Russie n’est plus un pays socialiste, mais un pays capitaliste qui tente de s’insérer dans l’économie de marché internationale, dans la mondialisation. Ainsi, elle ne peut plus être considérée comme une force partisane de la paix. L’implication russe dans le conflit en Syrie a tout à voir avec la défense de ses intérêts régionaux, l’un deux étant le maintien de sa base militaire à Tartous. Néanmoins, dans le cas syrien, la Russie a été le seul pays de la soi-disant «Communauté internationale», peut-être avec la Chine, à avoir agi selon les principes de l’ONU et du droit international en défendant la souveraineté de la Syrie. Éventuellement, la Russie devra se retirer du Levant, mais les États impérialistes occidentaux devront d’abord quitter les lieux et arrêter toute forme de financement ou d’appui, même tacite, aux forces obscurantistes.
Le rôle de la Russie peut donc déranger, mais il ne peut en rien être comparé à celui qu’endossent l’OTAN et ses alliés, surtout si l’on considère le théâtre des opérations dans son ensemble, au sein duquel la Syrie ne représente qu’une catharsis. Les États-Unis à eux seuls disposent d’entre 700 et 800 bases militaires à travers le monde. La Russie n’en possède qu’une! Des troupes de l’OTAN sont mobilisées en Europe de l’Est et pointent leurs canons vers Moscou, alors que l’armée russe est absente du Canada ou du Mexique. Les États-Unis maintiennent un personnel militaire de 28 500 personnes en Corée et la France occupe des bases militaires dans 11 pays africains, sans oublier sa force militaire considérable dans les colonies (DOM-TOM).
Les plans de l’impérialisme occidental sont clairs. Ils sont prêts à mener une sale guerre meurtrière et catastrophique à l’échelle mondiale s’ils ne sont pas arrêtés à temps. Le gouvernement syrien fait partie des forces existantes pour y parvenir.
Un bain de sang aurait certes pu être évité si l'OTAN, les États-Unis, l'Union européenne et leurs alliés avaient respecté la souveraineté des peuples au Moyen-Orient. Un bain de sang aurait pu être évité si les alliés de l'impérialisme occidental s'étaient souciés de considérer plus que leur simple profit. "Pecunia non olet" disait Vespasien. Ici pourtant, l'argent sent le sang de femmes et d'enfants, l'argent sent la chair en putréfaction, l'argent sent la mort. Comme l'aurait dit Hugo Chavez, "ça sent le souffre!"
Ceux qui tuent à l'étranger sont les mêmes qui, ici, coupent dans les services sociaux et tentent de nous faire payer pour consulter un médecin, pour étudier, pour envoyer nos enfants à la garderie. Ce sont eux qui appliquent des mesures d'austérité destinées à nous faire payer leur crise économique. Ironie du sort, c'est en notre nom, au nom des opprimés et des exploités, qu’ils se joignent aux entreprises bellicistes impérialistes. C'est en notre nom, au nom des travailleurs, des migrants, des minorités religieuses, des femmes, etc. qu’aujourd’hui, au lieu de célébrer la libération d'Alep comme la déroute du Nazi-Fascisme il y a 70 ans, ils en profitent pour, à nouveau, prouver qu'ils sont dû ôtés des monopoles pétroliers et non du côté du peuple, qu'ils sont prêts à paver la voie à une 3e guerre mondiale sans doute plus meurtrière que celles que nous avons connues.
Ils ont fait leur choix entre guerre et austérité contre paix et prospérité. La jeunesse progressiste, la jeunesse en lutte, a aussi fait le sien. Cette jeunesse qui s'est donné comme promesse de bâtir un monde nouveau, un monde sans guerres, sans crise et sans exploitation représente une force considérable, une force mobilisée, organisée et unie. C'est dans cet esprit d'unité et de combativité que nous nous mobiliserons afin d'organiser une délégation québécoise des plus massives au 19e Festival mondial de la jeunesse et des étudiants, que tous ensemble, nous clamerons "non à la guerre et à l'austérité, oui à la paix et à la prospérité!"
La Syrie, seul pays de la région à résister contre l'Apartheid israélien, contre les pétromonorachies et contre les plans hégémoniques de l'impérialisme occidental, doit être mise au pas au même titre que la Libye. Que des seigneurs de guerre se partagent le butin vaudrait mieux que garantir le droit à l'autodétermination du peuple syrien. Depuis 100 ans, l'Occident manigance au Levant pour protéger ses intérêts. On se souvient de la partition de la Syrie, de la création d'Israël en 1948, de l'affaire Mossadegh en 1953, du Pacte de Baghdad en 1955 et de la Guerre du Liban vingt ans plus tard. Mais on se souvient aussi de la Grande Révolte arabe de 1936-1939, de la longue histoire de luttes anti-impérialistes des peuples arabes (Nasser en 1952, Kassem en 1958, la RAU en 1958-1962, des Intifada palestiniennes, etc.) L'histoire contemporaine du Moyen-Orient en est une de tentatives de contrôle et de tentatives de néo-colonisations auxquelles se sont opposés les peuples locaux. L'actuel conflit en Syrie doit être compris dans cette optique.
Le rôle de la Russie dans ce conflit peut déranger. Depuis 1991, la Russie n’est plus un pays socialiste, mais un pays capitaliste qui tente de s’insérer dans l’économie de marché internationale, dans la mondialisation. Ainsi, elle ne peut plus être considérée comme une force partisane de la paix. L’implication russe dans le conflit en Syrie a tout à voir avec la défense de ses intérêts régionaux, l’un deux étant le maintien de sa base militaire à Tartous. Néanmoins, dans le cas syrien, la Russie a été le seul pays de la soi-disant «Communauté internationale», peut-être avec la Chine, à avoir agi selon les principes de l’ONU et du droit international en défendant la souveraineté de la Syrie. Éventuellement, la Russie devra se retirer du Levant, mais les États impérialistes occidentaux devront d’abord quitter les lieux et arrêter toute forme de financement ou d’appui, même tacite, aux forces obscurantistes.
Le rôle de la Russie peut donc déranger, mais il ne peut en rien être comparé à celui qu’endossent l’OTAN et ses alliés, surtout si l’on considère le théâtre des opérations dans son ensemble, au sein duquel la Syrie ne représente qu’une catharsis. Les États-Unis à eux seuls disposent d’entre 700 et 800 bases militaires à travers le monde. La Russie n’en possède qu’une! Des troupes de l’OTAN sont mobilisées en Europe de l’Est et pointent leurs canons vers Moscou, alors que l’armée russe est absente du Canada ou du Mexique. Les États-Unis maintiennent un personnel militaire de 28 500 personnes en Corée et la France occupe des bases militaires dans 11 pays africains, sans oublier sa force militaire considérable dans les colonies (DOM-TOM).
Les plans de l’impérialisme occidental sont clairs. Ils sont prêts à mener une sale guerre meurtrière et catastrophique à l’échelle mondiale s’ils ne sont pas arrêtés à temps. Le gouvernement syrien fait partie des forces existantes pour y parvenir.
Un bain de sang aurait certes pu être évité si l'OTAN, les États-Unis, l'Union européenne et leurs alliés avaient respecté la souveraineté des peuples au Moyen-Orient. Un bain de sang aurait pu être évité si les alliés de l'impérialisme occidental s'étaient souciés de considérer plus que leur simple profit. "Pecunia non olet" disait Vespasien. Ici pourtant, l'argent sent le sang de femmes et d'enfants, l'argent sent la chair en putréfaction, l'argent sent la mort. Comme l'aurait dit Hugo Chavez, "ça sent le souffre!"
Ceux qui tuent à l'étranger sont les mêmes qui, ici, coupent dans les services sociaux et tentent de nous faire payer pour consulter un médecin, pour étudier, pour envoyer nos enfants à la garderie. Ce sont eux qui appliquent des mesures d'austérité destinées à nous faire payer leur crise économique. Ironie du sort, c'est en notre nom, au nom des opprimés et des exploités, qu’ils se joignent aux entreprises bellicistes impérialistes. C'est en notre nom, au nom des travailleurs, des migrants, des minorités religieuses, des femmes, etc. qu’aujourd’hui, au lieu de célébrer la libération d'Alep comme la déroute du Nazi-Fascisme il y a 70 ans, ils en profitent pour, à nouveau, prouver qu'ils sont dû ôtés des monopoles pétroliers et non du côté du peuple, qu'ils sont prêts à paver la voie à une 3e guerre mondiale sans doute plus meurtrière que celles que nous avons connues.
Ils ont fait leur choix entre guerre et austérité contre paix et prospérité. La jeunesse progressiste, la jeunesse en lutte, a aussi fait le sien. Cette jeunesse qui s'est donné comme promesse de bâtir un monde nouveau, un monde sans guerres, sans crise et sans exploitation représente une force considérable, une force mobilisée, organisée et unie. C'est dans cet esprit d'unité et de combativité que nous nous mobiliserons afin d'organiser une délégation québécoise des plus massives au 19e Festival mondial de la jeunesse et des étudiants, que tous ensemble, nous clamerons "non à la guerre et à l'austérité, oui à la paix et à la prospérité!"
mardi 6 décembre 2016
Que faire après Standing Rock?
Après
un combat digne de «Florantin, celui qui a chanté avec le diable», une
odeur de souffre se fait sentir sur les pleines du Dakota. Victoire pour
les défenseurs de l'eau, victoire pour les Sioux qui vengent
aujourd'hui Wounded Knee, victoire pour les Premières Nations
d'Amérique, mais aussi victoire pour tous les progressistes du continent
qui sont en lutte contre la cupidité des compagnies, des magnats du
pétrole et des monopoles qui s'affairent à la destruction de notre
environnement. Victoire donc pour le « 99%»!
Depuis
des mois, des milliers de militants occupent les terres que devaient
traverser l'oléoduc projeté d'Energy Transfer Partners dont le but est
de transporter le pétrole extrait dans le Dakota du Nord (à quelques
encablures de la frontière canadienne) pour l'acheminer vers l'Illinois.
Les militants écologistes et les Premières nations ont clairement
indiqué que le tracé initialement prévu menace des sources d'eau potable
ainsi que des sites culturels. Devant la sourde oreille des autorités,
ils se sont mobilisés et ont occupé un site situé sur la route de
l'oléoduc. Les autorités états-uniennes n'ont pas hésité à employer la
force pour tenter de les déloger en employant des méthodes parfois digne
des plus viles dictatures, notamment le recours aux canons à eau.
La
persécution a également fait partie des méthodes employées, les
officiers de police s'étant attaqués aux manifestants qui auraient
manifesté leur appui à Standing Rock à travers les réseaux sociaux.
Le
mouvement, d'une ampleur remarquable, a gagné un appui considérable. De
la société civile états-unienne aux vétérans en passant par les
diplômés de l'École latino-américaine de médecine, une des plus grandes
universités de médecine à travers le monde située à La Havane, nombreux
sont ceux qui ont prêté main forte au mouvement sur place. La solidarité
avec Standing Rock s'est également manifestée à au-delà des frontières
états-uniennes.
La
victoire à Standing Rock ne saurait être une fin, mais un début. Les
militants ont clairement gagné une bataille considérable avec le refus
du corps des ingénieurs de l'Armée états-unienne de donner sa servitude
au tracé de l'oléoduc controversé, mais beaucoup reste à faire. Encore
aujourd'hui, sur le site d'occupation, certains militants ne baissent
pas la garde «au cas où». L'armée a néanmoins fait savoir qu'elle ne les
délogerait pas par la force. Nous sommes en mesure de croire, après
tout, que cette lutte a permis de porter à un autre niveau les
revendications écologistes non seulement grâce à la victoire obtenue,
mais aussi parce que celles-ci ont été, tout au long du combat, liées
aux revendications des peuples autochtones des Amériques qui ne
demandent qu'à être reconnus comme nations et que leurs droits soient
reconnus.
Standing Rock a peut-être gagné une bataille, mais la guerre contre les multinationales pétrolières et contre les politiques génocidaires à l'égard des peuples autochtones n'est pas achevée. Beaucoup reste à faire aux États-Unis, mais beaucoup reste à faire au Canada également.
En soirée du 29 novembre, Trudeau a effectivement donné son feu vert à deux des trois projets
d'oléoduc qui ont soulevé la contreverse dans l'Ouest et provoqué
l'ire des mouvements sociaux, syndicaux, progressistes,
environnementalistes et autochtones partout au Canada.
Des
trois projets, évalués selon des critères environnementaux définis
par le gouvernement conservateurs, seul Northern Gateway d'Enbridge a
été rejeté – une maigre
victoire devant le . Le
gouvernement fédéral a donc donné son accord pour accroitre
la capacité de
l'oléoduc Trans-Mountain de Kinder Morgan, un projet de 6,8
milliards de dollars, ainsi que pour la Ligne 3 d'Enbridge, un
projet de 7,5 milliards de dollars.
Probablement
le plus décrié, le projet de Kinder Morgan projette d'acheminer
trois fois plus de pétrole issu des sables bitumineux vers le port
de Vancouver où, de 5 pétroliers s'y approvisionnant présentement
par mois, ce chiffre passera à 34.
Par
cet affront à la mobilisation, Trudeau a clairement révélé ses
vraies priorités. Lorsqu'il estime que ces deux projets sont
«d'intérêt national», il parle clairement au nom des pétrolières
qui génèrent des milliards de profits et non des peuples qui en
sont victimes, en premier lieu, les peuples autochtones. La «lune de
miel» orchestrée à la suite de son élection en 2015 est terminée.
Des militants écologistes montréalais mobilisés contre les oléoducs |
En plus de s'être attaqué au mouvement environnementaliste, le gouvernement Trudeau a poignardé à dos tourné les Premières nations à qui il avait promis des relations «de nation à nation». Or, contrairement à ce que prétendent les Libéraux, aucun de ces projets n'a reçu l'aval des Premières nations dont l'opposition manifeste s'est concrétisée, le 22 septembre dernier, par un traité de solidarité entre certaines nations autochtones et leurs représentants, incluant l'Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador. En vertu de ce traité, toute attaque contre une nation signataire impliquerait l'appui de toutes les autres nations signataires.
Jeunes
communistes, nous demandons que soit reconnu le droit à
l'auto-détermination des Premières Nations, Inuit et Métis et
accueillons favorablement la signature d'un traité de solidarité qui
permettra de faire valoir les droits ancestraux et territoriaux des
peuples autochtones.
Nous saluons les propos du Grand Chef de la Colombie
Britannique, Stewart Philip qui a affirmé que «la lutte se
transportera maintenant sur la scène politique, mais elle se
poursuivra». Nous appelons à la mobilisation contre les projets
d'oléoduc dans l'Ouest, mais aussi contre le projet d'Énergie Est
au Québec. Nous exprimons notre solidarité sans faille avec les
Premières Nations qui constituent les premières victimes de
l'exploitation des sables bitumineux tant au Canada qu'au Québec et ailleurs sur Notre Amérique.
Nous
exigeons que soit imposé un moratoire sur l'exploitation
de cette source d'énergie – probablement une des plus polluantes
qui soit - et la reconversion de tous les emplois générés par
cette industrie vers des emplois plus durables et aux mêmes
conditions.
L'argent
est là : les milliards investis pour approvisionner des marchés
étrangers en pétrole pourrait être réinvesti dans la recherche et
l'exploitation de sources d'énergie renouvelable. Le Canada est un
pays riche à l'économie diversifiée et pourrait ainsi se
positionner à l'avant-garde de la lutte contre les changements
climatiques. Pourtant, malgré ses déclarations lors de la COP 21,
Justin Trudeau tente, sans surprise, de ménager la chèvre et le
chou en essayant de contenter les magnats du pétrole et ses
électeurs. Selon ses propres propos, «il est impossible de faire l'unanimité». Nos intérêts ne sont en rien compatibles avec
ceux des parasites et exploiteurs qui sont à l'origine de la crise
capitaliste et environnementale qui nous affecte tous.
M. Trudeau a choisi son camp, celui des multinationales et des pétrolières. À nous maintenant de choisir le nôtre.
CHANGEONS
LE SYSTÈME, PAS LE CLIMAT !
dimanche 4 décembre 2016
Fidel Vive, la Lucha Sigue!
La mort du Comandante Fidel Castro ne laisse personne indifférent. Honni par ceux qui, «vautrés dans la richesse privent de pain l'ouvrier affamé», il a été un compagnon de route sans pareil pour nous, pour tous ceux qui luttent pour la justice sociale, la paix, contre le racisme et la xénophobie, contre l'impérialisme et le colonialisme, contre toute forme d'oppression; pour tous ceux qui luttent pour la transformation sociale et pour un monde meilleur.
Pour lui rendre hommage, nous reproduisons ici la déclaration de la Commission internationale de la YCL-LJC.
Pour lui rendre hommage, nous reproduisons ici la déclaration de la Commission internationale de la YCL-LJC.
C’est avec une immense tristesse que nous avons appris, dans la nuit de vendredi à samedi, le décès du principal artisan de la Révolution cubaine, Fidel Castro à l’âge particulièrement noble de 90 ans compte tenu des 638 tentatives d’assassinat répertoriées que l’impérialisme a financées ou tenté de mettre en branle.
Au peuple cubain, en particulier à sa jeunesse et à notre organisation soeur, l’Union de la jeunesse communiste de Cuba, à ses représentants ainsi qu’à toutes les organisations qui luttent pour la paix et contre l’impérialisme, à toutes les organisations progressistes du Canada, du Québec et de partout ailleurs dans le monde, nous adressons nos plus sincères condoléances devant la perte d’un révolutionnaire sans pareil que l’histoire a finalement su acquitter.
Malgré lui ou non, Fidel Castro en est venu à personnifier la Révolution cubaine, dont les apports au peuple de cette ile caribéenne sont innombrables et ne sont plus à prouver. On doit néanmoins souligner l’importance de l’accès universel à la santé et à l’éducation (qui n’est pas garanti dans plusieurs pays beaucoup plus riches que Cuba), à la culture, aux sports.
Dans des conditions souvent extrêmement hostiles voire adverses, Fidel s’est dédié à développer son pays de manière indépendante, en répondant aux besoins du peuple et non des grandes entreprises états-uniennes et ce, à un jet de pierre des États-Unis. À l’heure de la contre-révolution en URSS et en Europe de l’Est, le peuple Cubain a refusé d’abandonner cette souveraineté durement acquise et a ainsi envoyé un message clair au monde entier comme quoi la soi-disant «fin de l’histoire» n’avait pas eu lieu et qu’il était encore possible de choisir une voie de développement socialiste et indépendante. Le socialisme bâti sur cette petite ile, toujours en vigueur et pertinent aujourd’hui, a prouvé la force de ce système.
La fidélité du Commandante pour sa patrie a fait de lui un véritable internationaliste. La Révolution, après s’être enracinée à Cuba, a porté fruit aux quatre coins du globe.
En Amérique latine, où, dans la continuité de l’oeuvre des Libérateurs, dont José Martí et Simón Bolívar, elle a et continue de contribuer à faire réalité de leur aspiration à la libération et l’émancipation totale de la région. Les exemples du Venezuela, de l’Équateur et de la Bolivie en sont quelques exemples concrets.
En Afrique, si aujourd’hui il n’est plus coutume de voir écrit sur les bus du Cap, nie blankes, si la Namibie est aujourd’hui indépendante, si le peuple angolais a su triompher des forces colonialistes, c’est en grande partie grâce à l’implication de Cuba aux côtés des forces progressistes contre les offensives impérialistes et contre les forces racistes.
Tous les peuples en lutte ont su trouver en Cuba un allié de leur émancipation. C’est le cas notamment du peuple Saharaoui qui vit, depuis 1974, sous le joug de l’impérialisme marocain, mais c’est aussi le cas du peuple palestinien confronté depuis 1948 à l’apartheid israélien. Pour eux, Cuba n’a cessé de mobiliser des ressources considérables afin de leur permettre d’accéder à l’éducation en particulier supérieure dans plusieurs domaines de sorte qu’ils puissent devenir des acteurs de changement dans leurs pays respectifs. Fidel, au côté de centaines de milliers au sein des forces armées cubaines, a assené de nombreux coups durs contre le colonialisme en Afrique à travers son aide à la libération de l’Afrique du Sud, de l’Angola et de la Namibie.
Cuba représente aussi un vecteur de paix à l’échelle internationale. Sa participation plus qu’exemplaire au sein du Conseil mondial de la paix tout comme son rôle primordial dans la création de la CELAC qui a, depuis 2014, fait de l’Amérique latine une zone de paix en sont deux exemples. Ceci s’est manifesté concrètement avec les pourparlers de paix en Colombie qui sont sur le point d’être ratifiés.
La jeunesse progressiste mondiale a aussi trouvé en Fidel un allié indéfectible. Le rôle de la jeunesse qui lutte, de cette jeunesse qui tente de construire un monde nouveau lui tenait particulièrement à coeur. Cet engouement l’a mené à s’impliquer personnellement dans la fondation de l’Organisation continentale latino-américaine des étudiants (OCLAE), seule organisation internationale regroupant des étudiants anti-impérialistes.
Alors que nous nous mobilisons en vue du 19e Festival mondial de la jeunesse et des étudiants, nous ne pouvons nous empêcher de souligner le rôle de Fidel dans la revitalisation de ce mouvement, pôle de convergence où des dizaines de milliers de jeunes militants anti-impérialistes venus de partout à travers le monde se retrouvent. En effet, en 1997, la décision d’organiser le 14e FMJE à La Havane a permis de mobiliser à nouveau la jeunesse mondiale en lutte contre le premier ennemi des peuples, l’impérialisme.
Si Fidel est décédé, la Révolution cubaine, elle, est bien vivante. Nous sommes confiants que la jeunesse cubaine est préparée à relever les défis qui l’attendent, en particulier avec l’élection d’une nouvelle administration états-uniennes qui, non seulement risque de mettre fin à tous les espoirs soulevés il y a deux ans lors de la reprise du dialogue entre les deux pays, mais qui marquera un durcissement de ton de la part de l’Empire.
En ce sens, nous accueillons favorablement le refus du Premier Ministre du Canada, Justin Trudeau, de sombrer dans cette pente, ce qui s’inscrit en rupture aussi avec l’ancienne administration conservatrice. Soyons clairs: il ne s’agit pas d’une profession de foi en faveur du socialisme, mais plutôt du respect de la souveraineté du peuple cubain, de son droit inaliénable à choisir sa voie de développement. Malheureusement, cette position n’est pas celle qui guide la diplomatie canadienne en général comme l’invasion canadienne aux côtés de l’OTAN au Moyen-Orient en témoignent.
Au Canada, un effort conscient de la part du Parti conservateur et des médias institutionnels visant à démoniser Fidel Castro a été mis en branle afin de critiquer le respect du gouvernement Trudeau envers la souveraineté cubaine. Honteusement, Trudeau a finalement décidé de ne pas se rendre aux funérailles du Comandante. Cette campagne visant à démoniser Fidel Castro participe d’une campagne de révisionnisme historique. Il était un libérateur au même titre José Martí, Simon Bolivar et Toussaint Louverture. La Révolution a porté à Cuba une démocratie vigoureuse avec plusieurs institutions qui permettent aux travailleurs d’exercer leur pouvoir sans les États-Unis, sans une classe capitaliste aux commandes. Cette campagne idéologique agressive, qui ressemble à la propagande pour la Responsabilité de protection (R2P), soulève la possibilité de nouvelles attaques impérialistes contre le peuple cubain perpétrées par la nouvelle administration états-uniennes de Trump.
Nous appelons donc tous les progressistes, démocrates et amis de Cuba à se mobiliser de plus belle en solidarité avec Cuba socialiste et, plus particulièrement, pour la levée immédiate du blocus économique criminel imposé à la nation caribéenne depuis 1962 et pour la restitution de la base militaire de Guantanamo à son propriétaire légitime, le peuple cubain.
Fidel n’est pas un homme du passé, mais un révolutionnaire du présent et de l’avenir. Pour nous, jeunes communistes, il représente un exemple que nous continuerons à suivre à bien des égards tout au long de notre lutte pour la paix, contre l’impérialisme, pour la solidarité internationale et pour la transformation sociale et révolutionnaire. C’est, pour nous, le meilleur moyen d’honorer sa mémoire, car Fidel vit en chacun de nous de par nos luttes.
vendredi 2 décembre 2016
Inscription à :
Articles (Atom)