Stephen Von Sychowski
Les Jeux d'hiver 2010 sont presque sur nous. Pour certains, cela signifie que leurs caisses sont sur le point de déborder de richesses olympique. Mais pour le reste d'entre nous, les Jeux de 2010 et le chemin pour y arriver a représenté un peu plus qu'une descente en triathlon.
Depuis que les préparations ont commencé pour les jeux, on estime que le phénomène des sans-abris à Vancouver est passé de 1 000 à plus de 2 500. Il atteindra jusqu’à plus de 6000 sans-abris lorsque les Jeux Olympiques auront frappé de plein fouet le marché du logement cet hiver. En même temps, ces sans-abris ont été criminalisés par des lois qui les condamnent pour simplement tenter de survivre, ce qui donne aux policiers le pouvoir de les mettre en prison afin de présenter une image de la ville irréprochable mais fausse aux riches touristes qui débarqueront à Vancouver en février.
Tandis que les pauvres ont été durement touchés, le mouvement syndical a également été attaqué en raison des Jeux olympiques. Il y a par exemples les travailleurs de Hastings Race Track. En raison de la proximité de leur lieu de travail avec un site olympique, celui-ci a été inclus dans une "zone de sécurité olympique" et ne peut donc pas fonctionner durant les Jeux. Bien qu'une indemnisation ait été remise à l'employeur, rien n'a été donné aux travailleurs et travailleuses qui seront au chômage pendant toute cette période. À la place, on leur a répondu d'aller se trouver un autre emploi avec les Olympiques. Un autre exemple, plus connu, est celui des infirmières et infirmiers de la Colombie-Britannique qui ont été forcés de retourner au travail par une loi spéciale en Novembre 2009. Le projet de loi 21 est arrivé pendant le vote sur une offre «finale» soumise par le gouvernement pour la convention collective. Le projet de loi 21 est une continuation de la politique du gouvernement libéral visant à éliminer les droits les plus élémentaires des travailleurs et des travailleuses et de leurs syndicats, tel que le droit de négocier une convention collective et le droit de grève. Ce n'est pas un secret que l'urgence apparente de cette loi provient en fait des demandes du VANOC (Comité olympique de Vancouver) pour mettre fin au conflit de travail avant le commencement des Jeux olympiques.
Les Jeux olympiques ont aussi été une catastrophe environnementale. La construction des sites olympiques a conduit des dizaines de milliers d'arbres à être abattus, des milliers de tonnes de béton ont été utilisés, des flancs de montagne ont été rasés, des habitats naturels pour la faune et la flore ont été complètement détruits et encore plus. Il suffit de regarder Bluffs Eagle Ridge, un magnifique site naturel, devenu maintenant une route autrement inutile.
Tout cela frappe particulièrement les Premières Nations, qui ont refusées de se rendre et qui n'ont pas cédé leurs terres. En l'absence de tout règlement des questions relatives aux titres et aux droits des Premières nations, le gouvernement libéral est passé outre allant de l'avant avec le projet olympique qui enrichira immensément la classe dirigeante capitaliste tandis que les Premières nations continueront de subir les taux de pauvreté et de chômage les plus élevés.
La pauvreté et la misère infligée par le système économique en crise et ses effets aggravée par les Jeux Olympiques vont sans doute entraîner une montée en flèche de la petite délinquance, la toxicomanie, l'emprisonnement, la prostitution, le suicide et autres horreurs qui touchent surtout la classe ouvrière, les jeunes et les pauvres.
La réponse de la classe capitaliste et son gouvernement à cela est l’État policier. Les Jeux Olympiques ont une longue histoire associés aux fascistes, aux régimes répressifs et au racisme. Après tout, les Jeux Olympiques modernes ont été fondés par le baron français, Pierre de Coubertin, qui a vu dans les jeux un moyen de renforcer le colonialisme français. Le relais de la torche olympique bien-aimée dans sa forme moderne remonte aux Jeux olympiques de 1936 en Allemagne nazie. En 1968, les Jeux de Mexico ont été précédées par le massacre de 300 étudiants et étudiantes protestataires. Bien des saluts nazis ont été jugés acceptables en 1936, alors que deux athlètes qui ont fait le salut du Black Power en 1968 ont été dépouillés de leurs médailles.
Faire valoir que les Jeux olympiques de Vancouver seront différents est difficile à croire quand on considère que 12 500 policiers, militaires et du personnel de sécurité privés seront déployés à Vancouver et à Whistler pendant les Jeux. Les caméras de surveillance se retrouvent au coin des rues, sur les autobus, sur les sites olympiques et partout où ceux et celles qui assurent la «sécurité» pendant les Jeux Olympiques le trouvent approprié. Cette même «sécurité» comprend également 40 km de clôtures pour le contrôle des foules et d'un dispositif sonore assourdissant pour disperser les éventuels manifestantes et manifestants qui exerceraient leurs droits constitutionnels de protester. Des activistes anti-Jeux Olympiques ont déjà été menacés et harcelés par la police à leurs domiciles et au travail. Dans certains cas, les membres de leur famille et des amis ont aussi reçu des visites d'intimidation.
Ce ne sont là que quelques exemples de la façon dont les Jeux olympiques de 2010 ont été, et seront, une catastrophe pour les travailleurs et les travailleuses et les pauvres en Colombie-Britannique. Enfin et surtout, les Jeux seront une catastrophe pour les jeunes, dont la majorité ne peut en aucun cas se permettre d'assister aux activités des Jeux Olympiques, mais seront tout de même contraints de payer d’en payer les frais pendant les années à venir, d'élever leurs enfants dans un environnement souillé, et de vivre avec la possibilité que certaines mesures «sécuritaires» draconiennes persistent. Tout cela nous est offert au coût de seulement 6 milliards de dollars. Les Jeux Olympiques représentent une offensive de la classe dirigeante contre les droits et les intérêts de la classe ouvrière et des pauvres. Le très salué "héritage olympique" en est un d'appauvrissement, de monté de l'itinérance, de destruction de l'environnement, du piétinement des Premières Nations, de répression et de cupidité bourgeoise, tout aux dépens des contribuables. Cet héritage pourrait être différent, tout dépend de notre résistance.
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