Entrevue en français d’Arnold August avec Tim McSorley sur les ondes de CKUT 90.3 FM, Radio Université McGill, le 10 décembre 2009
Le 12 décembre 2009
Par Karine Walsh*
Alors que les médias traditionnels occidentaux nous servent un discours tentant de normaliser les élections frauduleuses du 29 novembre dernier au Honduras, Arnold August, auteur et journaliste spécialiste de Cuba et d’Amérique Latine, nous offre la voix contestataire de la résistance du peuple hondurien. August relate essentiellement les informations publiées le 9 décembre dernier dans un communiqué du Front national de Résistance contre le coup d’État, le mouvement hondurien d’organisation de la résistance, fondé dès le premier jour du coup d’État il y a plus de 5 mois.
Le mot d’ordre global au sein du peuple hondurien et du Front National est la non reconnaissance des élections frauduleuses ayant attribué la présidence à Lobo, dont le début du mandat est prévu pour le 27 janvier 2010. Le candidat à la présidence Carlos Reyes, liés au Front et jouissant de l’appuie de la vaste majorité des Honduriens, a jugé illégitime le processus électoral post-coup d’État et a retiré sa candidature comme partie ne reconnaissant pas les élections.
Relatant le contexte dans lequel de sont déroulé les élections du 29 novembre, August explique : « Les militaires au pouvoir ont organisé une vaste campagne d’intimidation policière en tentant de forcer les gens à aller voter. Les propriétaires des centres de travail et l’administration publique du Honduras ont menacé que des conséquences graves allait être rattachées au boycott des élections. »
Après les élections, alors que le Front National et ses collaborateurs ont estimé un taux de participation d’environ 30-35%, le taux officiel émis par les responsables électorales fut de 49%. Toutefois, dans une déclaration émise tardivement sans explications supplémentaires par le gouvernement de facto, après une soi-disant panne de 3 heures des machines de comptabilité de votes, le taux de participation est passé à 65%. C’est ce pourcentage qui fut repris par Washington, dans le New York Times entre autres grands media et même par le gouvernement du Canada.
August souligne que la résistance à la dictature se poursuit au Honduras et que le Front appelle à la solidarité des peuples et à la répudiation globale du régime gouvernement illégitime: «Le Front National a salué la décision du MERCOSUR de ne pas reconnaître le régime qui sera installé le 27 janvier au Honduras et appelle tous les gouvernements du monde à suivre leur exemple. »
Le Front National a aussi dénoncé « les plans de l'oligarchie de transférer les coûts du coup d'État contre les pauvres, grâce à un ensemble de mesures économiques qui comprennent l'augmentation de la taxe de vente, la dévaluation de la monnaie hondurienne, augmenté les tarifs de l'électricité, entre autres. Un tel paquet est destiné à s'appliquer avant l'inauguration du nouveau dictateur afin se détacher de l'aggravation de la crise économique et sociale, à laquelle lui, son parti et sa classe participent. »
August a conclu en réitérant le principal objectif de la lutte du peuple hondurien, le projet qui s’est avéré être une menace considérable pour les promoteurs du statu quo au pays : l’Assemblée constituante. Le Front National de Résistance, dont les forces organisationnelles augmentent de jour en jour, priorise actuellement l’élection d’une Assemblée constituante, laquelle permettra au peuple de se doter d’une nouvelle Constitution moderne qui servira les intérêts de la majorité des honduriens en rendant au peuple le pouvoir politique qui est actuellement aux mains de l’oligarchie locale.
*Karine Walsh est une militante pour la justice sociale, membre de la Table de concertation de solidarité Québec-Cuba et animatrice à Radio Centre-Ville, 102,3 FM à Montréal.
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